Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, nous vivons depuis des mois au rythme des drames humains en Méditerranée, que plus d’un demi-million de personnes ont traversée. Beaucoup y ont laissé la vie.
Plusieurs opérations européennes sont en cours en Méditerranée.
Je veux tout d'abord souligner le professionnalisme des militaires français qui y sont engagés. Je rappelle, par exemple, que l’un de nos patrouilleurs a secouru près de cinq cents personnes le mois dernier.
Monsieur le secrétaire d'État, pouvez-vous nous préciser la contribution de la France à la mission Sophia, qui, après une étape de collecte de renseignements, est entrée dans une phase plus active de lutte contre les passeurs ?
En outre, était-ce bien judicieux, pour les autorités de Bruxelles, de révéler publiquement la date précise à laquelle les marines européennes passeraient à l’action ? Comme l’a rappelé le contre-amiral Hervé Bléjean, « l’adversaire est extrêmement connecté, a ses propres capacités d’analyse et de renseignement sur des sources ouvertes ».
Il semble que les possibilités d’intervention soient limitées pour l’instant aux eaux internationales, alors que les repères de trafiquants se situent en Libye, mais aussi en Égypte. L’opération européenne n’aurait-elle pour effet concret que d’accroître les moyens de sauvetage et de les rapprocher des zones de départ, au plus grand bénéfice des passeurs ?
Pourtant, la Méditerranée n’est pas la seule voie d’entrée dans l’Union européenne : entre la Turquie et les Balkans, les trafiquants prospèrent.
Au-delà des actions menées hors du territoire, force est de constater que la situation sur le sol français reste tendue : certains migrants illégaux s’entassent dans des campements où ils sont soumis à la loi des gangs et aux mains d’une criminalité organisée, avec des filières structurées qui s’enrichissent très rapidement.
Ainsi, dans la région de Calais, les moyens de la Police aux frontières comme ceux de l’instance judiciaire ne permettent pas, malgré les efforts réalisés, de contrer suffisamment ces agissements. Quels sont, monsieur le secrétaire d'État, les moyens supplémentaires que le Gouvernement compte mettre en œuvre pour faire face à cette situation ?
Par ailleurs, a-t-on avancé dans le relèvement de la coopération par le biais d’Eurojust et d’Europol, sans lesquels rien d’utile ne pourra se faire contre les réseaux ?