La situation aujourd'hui est très délicate : 10 000 brebis ont été égorgées en plus d’un an, dont plusieurs centaines dans mon département. Pardonnez-moi de vous donner des détails pratiques, mais les éleveurs sont désormais obligés de rentrer leurs brebis vers seize heures trente ou de surveiller leur troupeau des nuits entières sans dormir. Ce n’est plus possible.
Pourtant, monsieur le ministre, jamais autant d’avancées n’ont été réalisées dans la lutte contre les prédations des loups dans les troupeaux. À cet égard, le plan loup que vous avez présenté a constitué une véritable avancée. L’autorisation de prélever trente-six loups sur le territoire national a été très appréciée par nos concitoyens et par les éleveurs. Toutefois, nous n’arrivons pas à effectuer ces prélèvements. C’est une véritable difficulté.
Ne faut-il pas aller plus loin, monsieur le ministre, dans les techniques mises en œuvre pour prélever des loups ? Ne faut-il pas donner encore plus de moyens aux lieutenants de louveterie, aux fédérations départementales des chasseurs ? Les bergers titulaires d’un permis de chasse pourraient certes effectuer de tels prélèvements, mais ce n’est pas leur métier.
Monsieur le ministre, je vous demande de lancer un appel auprès de vos collègues ministres de l’agriculture européens. Si l’on ne veut pas que l’élevage ovin, qui ne se portait pas trop mal ces derniers temps, disparaisse parce que les éleveurs n’en pourront plus et parce qu’il ne sera plus possible de maintenir des élevages dans les territoires ruraux à cause de la présence du loup, il faut permettre une modification de la convention de Berne et de la directive « Habitats ».