Intervention de Harlem Désir

Réunion du 27 octobre 2015 à 9h30
Questions orales — Diminution des crédits relatifs aux enseignements artistiques

Harlem Désir, secrétaire d'État auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé des affaires européennes :

Monsieur le sénateur, je vous remercie de me donner l’occasion de réaffirmer ici la priorité donnée à la culture par le Gouvernement dans un contexte de forte contrainte budgétaire.

Le Gouvernement est, comme vous l’êtes, particulièrement attaché à offrir à nos concitoyens un égal accès à la culture. À cet égard, je vous remercie, monsieur le sénateur, d’avoir rappelé combien les réseaux culturels de proximité – notamment les conservatoires, sur lesquels vous avez insisté – sont primordiaux pour mener à bien cette politique.

C’est la raison pour laquelle Fleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication, a souhaité ouvrir une nouvelle page en menant une politique plus lisible, en direction de tous les jeunes et de toutes les pratiques artistiques, et pour laquelle l’État assume pleinement son rôle aux côtés des conservatoires et des collectivités territoriales.

L’objectif est de réaffirmer une nouvelle politique nationale en faveur des conservatoires s’ordonnant autour d’axes simples et clairs.

Le premier axe consiste à réengager financièrement l’État dans le fonctionnement des conservatoires en leur consacrant de nouveaux moyens budgétaires : ainsi, dès 2016, plus de 8 millions d’euros supplémentaires leur seront dédiés, qui s’ajouteront aux moyens existants, pour un montant global de près de 15 millions d’euros en faveur de l’ensemble des conservatoires classés et de leurs usagers.

Le deuxième axe, ensuite, vise à réaffirmer le rôle de l’État en matière d’expertise et d’orientation pédagogiques. Pour ce faire, Mme la ministre de la culture et de la communication a souhaité que des « schémas nationaux d’orientation pédagogique » soient inscrits dans le projet de loi relatif à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine, qui vient d’être adopté en première lecture par l’Assemblée nationale. Ces schémas traduiront les attentes de l’État en matière d’innovation pédagogique, de pratiques collectives, de méthodes d’apprentissage pour attirer des jeunes toujours plus nombreux, ainsi qu’en matière de diversification de l’offre artistique.

J’en viens, enfin, au troisième axe : reprendre le dialogue avec les collectivités territoriales, qui, comme vous le soulignez à juste titre, monsieur le sénateur, ont la responsabilité première des établissements d’enseignement spécialisé.

Le chantier de la révision des critères d’intervention de l’État en faveur des conservatoires et, parallèlement, de leur classement sera ainsi mené en concertation avec les collectivités territoriales dans le cadre d’un groupe de travail sur les conservatoires au sein du conseil des collectivités territoriales pour le développement culturel, ou CCTDC.

Ce groupe s’est également vu confier un travail de consultation au terme duquel il rendra des conclusions et formulera des propositions.

En effet, le rétablissement d’une aide de l’État aux conservatoires classés dès 2016 constitue une opportunité pour redéfinir les priorités de l’enseignement artistique public spécialisé et, partant, pour une refonte des procédures de classement.

Vous le voyez, monsieur le sénateur, au travers d’un dialogue régulier et constructif avec les collectivités locales, le Gouvernement souhaite mobiliser pleinement les conservatoires afin qu’ils participent activement à la politique d’éducation artistique et culturelle et, plus largement, à la démocratisation culturelle.

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