Je partage parfaitement les propos tenus par mes collègues Jean-Pierre Leleux et Brigitte Gonthier-Maurin sur la nécessité de maintenir, voire de renforcer le service public de la radio, qui représente un pan trop souvent négligé du service public de l'audiovisuel. À mon sens, l'enjeu majeur se trouve dans le lien par trop distendu des stations du groupe avec le public, marqué notamment par le vieillissement constant de l'audience. Or, comment imaginer que les Français consentiront éternellement au financement, via le paiement de la contribution à l'audiovisuel public, de stations que seule une minorité de la population écoute ? À cet égard, je suis particulièrement inquiet de la difficulté dont fait état Radio France à endiguer cette tendance. Il est selon moi essentiel que le COM fixe des objectifs chiffrés à chaque chaîne, au-delà du seul Mouv' et de votre présence sur Internet, en matière de rajeunissement de l'audience. Un tel objectif a nécessairement des conséquences sur les contenus diffusés et les personnalités invitées, même si j'estime qu'il n'est pas du rôle du politique de s'en préoccuper. Sur ce point, Monsieur Leleux, je considère qu'il n'est pas dans l'esprit d'un contrat pluriannuel signé par l'État, d'être modifié par le résultat d'élections à venir.
Je souhaiterais terminer mon intervention en saluant le travail réalisé par vos salariés : la radio n'est pas un média désincarné, mais le fruit de l'engagement d'hommes et de femmes d'une grande qualité professionnelle. Dès lors, la dégradation récente du climat social dans vos murs ne doit pas cesser de nous inquiéter. Le malaise des salariés de Radio France, exprimé lors du dernier conflit social, me semble aller au-delà des seules questions d'emploi et de salaires. Avez-vous engagé des actions spécifiques de lutte contre la souffrance au travail, notamment celle exprimée par les personnels techniques et administratifs, qui, en raison de la nature de leurs tâches, ne sont nullement gratifiés par un passage à l'antenne ?