Sophia est une bande de programmes née dans les années 90, au début du numérique, à une époque où la concurrence était faible. A la fin des années 2000, Radio France avait trouvé une sorte d'équilibre puisque il opérait non seulement Sophia mais aussi le site 107/7 sur une partie du territoire. Nous avons perdu le client 107/7 et, depuis, Sophia évolue avec des pertes récurrentes importantes dans un environnement où la concurrence s'est développée. Parmi les offres que nous déclinons pour les radios associatives, celle qui fédère le plus est l'offre d'information. Le film musical et les chroniques, proposées à l'origine, sont de moins en moins vendus et il n'est pas question pour nous d'abandonner au service privé le soin de servir en information les radios associatives.
Nous avons été approchés par différents repreneurs potentiels ces derniers mois. Nous avons refusé toutes ces approches. Un point essentiel pour nous est la reprise de l'ensemble du personnel. Or ces potentiels repreneurs n'étaient intéressés que par le rachat d'une activité et d'un portefeuille client. Pour le moment, nous discutons avec un groupe extrêmement sérieux, dont je tairai aujourd'hui le nom, acteur référent de l'économie sociale et solidaire qui, avec 12 000 collaborateurs en France, manie les approches collaboratives.
Nous avons fixé cinq conditions préalables au rachat : l'agrément du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), celui du ministère de la culture et de la communication, la reprise des huit collaborateurs en contrat précaire - contrat à durée déterminée d'insertion (CDDI) ou contrat à durée indéterminée (CDI) - et l'agrément des syndicats professionnels. Ce repreneur potentiel échange d'ailleurs avec les syndicats professionnels pour adapter la démarche éditoriale à la réalité des besoins des radios associatives auxquelles l'essentiel de notre métier est de fournir des informations.
La mise à niveau de la technologie pour Radio France, si nous voulions nous redéployer, exigerait beaucoup de moyens dans un métier où, à côté de l'information, l'alternative est riche. Nous savons déjà que les films musicaux et les chroniques vont s'éteindre dans le temps.
Quand vous connaîtrez le nom du groupe repreneur qui possède déjà de nombreux médias, associatifs, collaboratifs, de lien social, vous serez sans doute rassurés.