S'agissant de l'« innovation technologique », nous consacrons 1 % de notre budget au numérique. C'est beaucoup trop faible. Que ce soit sur la question de l'investissement ou du fonctionnement, nous n'avons évidemment pas fixé un objectif ferme dans le COM. Mais il fait partie de notre trajectoire de faire progresser ce budget dédié au numérique.
Dans le cadre du COM, nous avons prévu de créer 20 postes en net sur une période de deux ans. L'aspect numérique sera particulièrement concerné. Cette compétence, nous ne l'avons pas aujourd'hui, mais cela n'empêche pas une formation de nos collaborateurs dans ce domaine.
Il n'y a pas aujourd'hui d'écueil qui pourrait nous empêcher de nous redéployer. C'est une question de temps et de moyens. J'ai souhaité, au détriment même d'autres chaînes, que la refonte du numérique de France Bleu soit une priorité. Le nouveau site France Bleu et sa nouvelle application constituent un socle qui va permettre d'enrichir à terme France Culture et France Inter. France-Musique et FIP pourront également en bénéficier. Les nouvelles chaînes en web radio viendront compléter l'offre de FIP et renforcer le lien avec nos auditeurs.
Sur les effectifs, le fait d'avoir renoncé à l'équilibre non pas fin 2017 mais à l'horizon 2018 nous permet d'éviter la mise en place d'un plan de départs volontaires sur un an et demi. Nous avons trois ans pour retourner à l'équilibre. Nous allons procéder au non-remplacement des départs naturels qui s'élèvent de 150 à 180 postes par an. En 2017, nous remplacerons un départ sur 2, en 2018 1 sur 3 pour revenir ensuite au remplacement de chaque départ.
En parallèle, des créations de postes permettront, d'une part, la mise en oeuvre de France Bleu Rhône et, d'autre part, l'enrichissement en matière de numérique et le développement de propositions musicales. Il faut placer Radio France dans le paysage culturel parisien. Nous sommes un producteur culturel, un producteur radiophonique. Des comédiens seront engagés pour nos fictions radiophoniques.
Les contrats à durée déterminée sont liés à l'évolution de nos grilles de programmes. Nous recourons aujourd'hui encore trop à des contrats à durée déterminée d'usage (CDDU) dans certains domaines. Nous allons faire un effort et travailler avec le ministère de la culture et de la communication pour nous améliorer sur ce point tout en gardant néanmoins une souplesse nécessaire au fonctionnement d'une maison de création comme Radio France.
Un certain nombre de journalistes sont en CDD. 80 journalistes viendront compléter et remplacer nos titulaires dans le réseau France Bleu, notamment dans les périodes de congés. Dans le cadre du COM, nous avons prévu de réduire un certain nombre de CDD par une meilleure planification des budgets au cours de l'année. Des améliorations sont à apporter au niveau des chaînes nationales dans les mois à venir.
Le climat est aujourd'hui vers un retour au travail. Il reste une inquiétude mais que l'on retrouve aussi au niveau national. Le soutien financier de notre actionnaire, notamment les 80 millions d'euros de l'Etat, pour finir le chantier dans son périmètre actuel, a été bien perçu par l'entreprise. La difficulté est de maintenir l'excellence dans un cadre économiquement contraint et avec des évolutions technologiques constantes. L'entreprise doit pouvoir se projeter dans l'avenir, forte de son histoire et de ses succès. Sinon, le principal risque sera le décrochage entre le service public radiophonique et son public.
Je partage les préconisations exprimées par MM. Gattolin et Leleux dans leur rapport sur le financement du service public de l'audiovisuel. Nous avons l'obligation que le financement corresponde à un financement ad hoc spécifique et au changement d'usage. La seule détention d'un téléviseur comme base de la contribution à l'audiovisuel public est totalement dépassée et incongrue pour financer des missions radiophoniques. Je m'inscris pleinement dans la proposition sur le forfait universel.
C'est à nous d'intéresser la jeune génération qui doit aussi comprendre que les missions de service public ne sont pas gratuites. La jeune génération a tendance à penser que la musique est gratuite à travers le piratage et la consommation sur les plateformes de partage sur Internet. Je considère que l'ensemble des publics doit contribuer au bon fonctionnement des services publics.