Nous nous fondons sur un budget publicitaire volontariste, ce qui ne signifie pas que nos prévisions budgétaires sont insincères. Au cours des années à venir, Radio France va devoir faire évoluer le cadre dans lequel elle opère en matière publicitaire. Nous vivons en effet une situation d'insécurité juridique depuis le récent jugement du Tribunal de commerce de Paris qui a estimé que Radio France diffusait des spots de publicité en dehors du périmètre autorisé par son cahier des charges. De même, il existe une insécurité économique : Radio France a perdu depuis 2008 près d'un quart de ces annonceurs publics, principalement les collectivités territoriales en raison des contraintes budgétaires qui pèsent sur elles. Il est donc impératif d'élargir notre panel à d'autres types d'annonceurs, tout en préservant le confort d'écoute de nos auditeurs qui se caractérise par une présence publicitaire limitée sur nos antennes.
Dans le cadre de notre budget, nous souhaitons développer l'aspect numérique et maintenir notre action dans le domaine hertzien. Je voudrais souligner également que nous avons pour objectif de diversifier nos recettes grâce à la billetterie de nos concerts et en proposant un certain nombre de services au sein de la Maison de la Radio. Il s'agit ainsi de développer l'activité de producteur culturel au sein de la Maison de la Radio.
Je me réjouis de constater que nous partageons les mêmes préoccupations au sujet de la jeunesse. Ce souci se traduit dans notre programmation par une place accrue pour le sport et l'humour comme je l'ai dit tout à l'heure. L'humour se prête particulièrement aux nouveaux modes de diffusion privilégiés par les jeunes, podcasts et vidéos en format court. Leur partage permet d'étendre la notoriété de nos chaînes dans cette catégorie de population. De même, nous avons à coeur de soutenir les jeunes talents, comme ce fut le cas récemment de France Inter avec l'artiste Christine and the Queens, que nous avons détectée avant même la sortie de son premier disque, fait partie des missions essentielles de France Inter, sous l'égide du directeur musical, Didier Varrot.
En matière de partenariat, nous avons souhaité clarifier le rôle de chacune de nos chaînes dans leur politique de soutien aux festivals musicaux. Il ne nous semblait pas très cohérent que plusieurs de nos antennes apportent leur soutien à une même manifestation. Ainsi, FIP est désormais l'unique partenaire des Transmusicales de Rennes. Cette situation n'empêche pas le festival de bénéficier du soutien de l'ensemble du groupe Radio France. Nous avons créé un comité des partenariats qui évalue en fonction de critères éditoriaux, artistiques et programmatiques quelle chaîne est la plus indiquée pour soutenir tel ou tel évènement. Cela permet de développer l'identité de nos différentes antennes, alors que France Inter est toujours la plus sollicitée.
Madame Blondin, je vous confirme que Radio France est le premier employeur de comédiens en France en raison du nombre important de fictions dans nos programmes. Le personnel en région représente bien un tiers des effectifs de Radio France. J'effectue un déplacement par mois dans les stations France Bleu : j'ai ainsi pu échanger récemment avec les personnels de France Bleu Armorique, à Rennes. En ce qui concerne le cas des locaux de France Bleu Breizh Izel que vous évoquez, il est encore trop tôt pour se prononcer. Claude Escaline, directeur du réseau France Bleu, suit ce dossier de près avec l'aide de la direction des ressources humaines du groupe et en lien avec les instances représentatives du personnel. L'objectif de cette opération est d'obtenir au final un meilleur service de proximité.
L'instauration de la parité au sein du réseau France Bleu n'est pas chose évidente.