Il reste six mois ! Je signale aussi que les coopératives peuvent opter pour l'impôt sur les sociétés et ainsi bénéficier de la mesure fiscale.
Thierry Mandon se préoccupe à juste titre des doctorants : le système de convention industrielle de formation par la recherche (Cifre) leur permet d'intégrer les entreprises industrielles. Ce système est géré par l'Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT) : sur les 5 000 doctorants annuels, 1 400 à 1 500 signent une Cifre. Le problème concerne moins les doctorants que les docteurs : seuls 20 % d'entre eux vont en entreprise alors, qu'à mon avis, ils sont complémentaires des ingénieurs. Il y a là un problème quasi-anthropologique ! Avec Thierry Mandon, nous voulons améliorer les débouchés dans l'industrie.
À Air France-KLM, je n'ai pas soutenu béatement la direction, j'ai fait le constat d'un véritable problème industriel. Sans l'avoir suffisamment anticipée, cette entreprise affronte la transformation de son marché, avec les attaques des compagnies à bas coût et des compagnies du Golfe qui ont une stratégie de concurrence déloyale. Air France a tenté de régler ce problème stratégique par les plans Transform puis Perform. Avec M. Sapin, nous avons demandé aux dirigeants d'informer les actionnaires mais aussi les salariés de leur stratégie et de leur vision. Sans doute des alliances devront-elles être envisagées et un nouveau plan stratégique de développement élaboré. Enfin, toutes les parties prenantes devront accepter de faire des efforts ; les corporatismes sont l'ennemi de l'intérêt général, cela est vrai partout mais particulièrement à Air France. La taxe sur les billets d'avion et la redevance ADP - qui a diminué - ne sont que des éléments marginaux : elles représentent moins de 2 % des coûts. Des efforts devront être faits, tout en maintenant le dialogue social.
Le made in France doit accroître la vitalité et l'attractivité des entreprises françaises. L'organisation productive n'est pas forcément 100 % française mais, avec notre stratégie de la Nouvelle France industrielle, nous encourageons la création de valeur et l'emploi dans notre pays. Nous valorisons aussi l'information aux consommateurs. En Europe, nous avons réuni les Allemands et les Italiens autour de la notion « Made in ».
Sur l'économie numérique, nous avons examiné avec plusieurs opérateurs la meilleure façon d'éviter l'optimisation fiscale par les prix de transfert. Nous n'avons pas attendu la Grande-Bretagne sur cette question, d'autant que les mesures prises par ce voisin sont de court terme. Notre taxation devrait être supérieure à la sienne. Nous allons continuer à débattre avec chacune des entreprises qui font l'objet d'un contrôle. Ensuite, une initiative européenne sera nécessaire, tout comme au sein du G20. Cela prendra du temps mais cette initiative a connu une forte accélération ces derniers mois : nombre de pays partagent les mêmes préoccupations.
Mme Bataille m'a interrogé sur le financement public du très haut débit : le programme 343 a été doté de 1,4 milliard d'euros en autorisations d'engagement. Les 188 millions de crédits destinés à accompagner la remontée des projets suffiront. Nous serons en mesure de financer tous les projets de RIP crédibles.