Intervention de Martial Bourquin

Commission des affaires économiques — Réunion du 4 novembre 2015 à 10h03
Loi de finances pour 2016 — Audition de M. Matthias Fekl secrétaire d'état chargé du commerce extérieur de la promotion du tourisme et des français de l'étranger

Photo de Martial BourquinMartial Bourquin :

Je remercie le ministre pour son exposé qui exprime volonté du Gouvernement de développer l'exportation et le tourisme. Pour prolonger l'intervention et la réflexion de notre collègue Élisabeth Lamure, je pense qu'il faut se poser la question de la formation pour développer à la fois la culture entrepreneuriale et la culture de d'exportation. Vous avez à juste titre, Monsieur le Ministre, évoqué le cas de l'Italie qui avec un tissu de TPE et PME remporte des succès économiques notables en Europe. Cela provient, à mon sens, d'un développement de capacités non seulement en langues vivantes mais aussi et surtout pour analyser la demande, les attentes des consommateurs et les opportunités de production. Il faut, à mon sens, renforcer l'enseignement de ces aptitudes dans les cursus de formation.

La clef de la réussite, dans cette période où le « low cost » devient roi, est celle de la montée en gamme, car nos concurrents parviendront aisément à produire moins cher que nous tandis que ceux qui réussissent sur des segments haut de gamme dictent leurs prix. J'ajoute que nos grands groupes sont installés avec succès sur des marchés mondialisés et très concurrentiels ; c'est pourquoi le surplus de croissance viendra des PME. Tout le problème est de faire grandir ces dernières en les accompagnant par des politiques publiques qui visent à faire en sorte que ces PME ne soient plus seulement considérées comme des sous-traitants.

Un dernier mot sur le Traité Transatlantique : je suis frappé, comme beaucoup d'autres, par l'opacité du processus de négociation. Sur le terrain, les acteurs sont dans l'incertitude - je pense particulièrement à ceux de la filière viande. Le Gouvernement a donc parfaitement raison de demander plus de transparence. Ce traité a une importance particulière et la mise en place d'un instrument de règlement des litiges entre États et entreprises doit être exemplaire.

On entend parfois dire que l'Europe a tout à gagner de ce traité puisque le taux de pénétration des entreprises américaines en zone euro est d'ores et déjà très élevé tandis que le marché américain reste largement à conquérir : mais faisons attention car il ne faut pas confondre taux de pénétration et ouverture des marchés.

Je félicite le ministre pour ses prises de position courageuses et je souligne l'importance à la fois économique, sociétale et démocratique de ce traité.

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