L’article 17 tend à autoriser la CADES, la Caisse d’amortissement de la dette sociale, à reprendre dès 2016 les déficits accumulés par l’ACOSS, l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale. Plus précisément, il vise à transférer, en 2016, 23, 6 milliards d’euros de déficits à la CADES, car celle-ci bénéficierait d’un taux d’intérêt négatif. En clair, le Gouvernement, qui prévoit une remontée des taux d’intérêt, reporte sa dette sur la CADES, ce qui lui permettra d’emprunter tout en réduisant sa dette.
Je veux simplement insister sur deux points.
Premièrement, la vraie raison des déficits, ce sont les exonérations massives, que nous dénonçons depuis le début de l’examen de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale. Elles ne sont pas compensées, contrairement à ce que l’on nous dit souvent, et ne cessent de croître : elles représentent 3, 3 milliards d’euros par an. On peut d’ailleurs estimer que cette non-compensation a atteint la somme faramineuse de 48 milliards d’euros sur les vingt dernières années. Il est important de le dire !
Deuxièmement, lors de la création de la CADES en 1996, il était prévu que les déficits repris à l’ACOSS au titre des années 2011 à 2017 n’excéderaient pas 62 milliards d’euros et 10 milliards d’euros supplémentaires par an. Deux plafonds avaient donc été fixés. En réalité, à force d’exonérer, le Gouvernement a dépassé ce plafond de 62 milliards d’euros de 10 milliards d’euros. Au demeurant, ce problème devra être réglé très vite, en 2017, car la loi organique prévoit non pas l’allongement de la durée de vie de la CADES, mais seulement l’augmentation des contributions, donc de la CRDS, ce qui serait particulièrement dommageable.