Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, madame la présidente de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, c’est avec une certaine gravité que nous abordons ce débat budgétaire, ainsi que, bien sûr, les questionnements sur les réformes structurelles et l’adaptation du pays à différents enjeux. Nous avons bien évidemment à l’esprit, depuis vendredi dernier, un enjeu particulier, celui des moyens à apporter à la lutte contre le terrorisme et de leur compatibilité avec la règle des 3 % de déficit.
Sur ce point, le président de la République a apporté une réponse ; vous me direz peut-être qu’elle ne se résume pas à la formule employée, selon laquelle « le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité », qui peut s’entendre si elle est temporaire, car la lutte contre le terrorisme doit évidemment primer, mais qui ne saurait faire office de réponse structurelle.
En réalité, nous sommes confrontés à un vrai défi : donner la priorité au régalien, parce que c’est l’urgence, et donc faire des choix pour réduire les autres postes de dépenses. Nous devons le faire dans l’urgence, alors que cette orientation aurait pu, aurait dû être prise plus tôt.
En disant cela, je pose un constat qui ne se veut en rien polémique. Toutefois, faute d’avoir collectivement anticipé cette mutation, en tout cas faute de l’avoir suffisamment anticipée, le pays devra la faire à grands pas. Même si, conjoncturellement, ponctuellement, nous pouvons privilégier la dépense en matière de lutte contre le terrorisme, nous ne devons pas faire de cette obligation de court terme une facilité et nous exonérer du retour à l’équilibre des comptes publics.