Bien au contraire, nous devons plus que jamais accomplir la mutation vers un État qui donne la priorité au régalien.
Monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, vous avez parfois caricaturé l’opposition – c’est le jeu – en disant qu’elle souhaite diminuer les dépenses autres que régaliennes ; mais c’est, me semble-t-il, la nécessité même.
Prenons garde de tomber dans une facilité budgétaire de court terme qui nous préparerait des réveils douloureux. Je le dis d’autant plus que votre proposition de budget souffre précisément de ne pas avoir assez établi de choix et de hiérarchies dans les priorités. Il est toutefois encore temps de la modifier et nous verrons si le débat au Sénat le permet.
Ce budget consiste en effet en une somme de contraintes. Si j’osais, je dirais qu’il s’agit d’une performance géométrique : votre budget est à la fois carré pour Bruxelles, rond et doux pour les frondeurs, mais plat pour la lutte contre les déficits et les réformes de fond.