Intervention de Michel Canevet

Réunion du 19 novembre 2015 à 14h30
Loi de finances pour 2016 — Discussion d'un projet de loi

Photo de Michel CanevetMichel Canevet :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, madame la présidente de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, nous sommes devant un budget de continuité – plusieurs l’ont souligné avant moi –, mais aussi un budget sans relief, comme le titrait récemment un quotidien économique.

Le manque de relief caractérise effectivement ce budget pour 2016. Cela s’explique en partie par les conditions difficiles dans lesquelles il a fallu l’établir.

Tout d’abord, la prudence s’impose quant à la prévision de croissance retenue : le chiffre de 1, 5 % reste aléatoire, eu égard aux résultats du premier semestre – 0, 7 % au premier trimestre et 0 % au second…

Il en va de même de l’inflation : si l’hypothèse retenue de 1 % n’est pas vérifiée, les conséquences peuvent être inquiétantes sur nos recettes.

Se pose aussi la question de l’emploi. Le Président de la République nous annonce depuis plusieurs années l’inversion de la courbe du chômage, ce que nous attendons impatiemment. Certes, le mois de septembre fait apparaître une amélioration, et elle était bienvenue, mais l’examen attentif des chiffres nous oblige à tempérer le discours : le nombre de demandeurs d’emploi continue de croître, de même que le chômage des seniors, et si la baisse du chômage des jeunes semble significative – 14 000 demandeurs en moins sur les 25 000 au total –, n’est-elle pas le fruit des contrats aidés et autres dispositifs largement développés par le Gouvernement ? Hélas, nous pouvons le craindre…

Le plus grave, selon moi, est de constater, si l’on examine l’évolution de la courbe du chômage dans notre pays par rapport à celle de la moyenne des pays de l’euro, qu’elle a tendance à se rapprocher. Voilà qui est inquiétant, car c’est le signe que ce sont des dépenses que l’on génère ainsi.

Quant au déficit de la balance commerciale, de 45 milliards d’euros sur les douze derniers mois et de 40 milliards l’année prochaine, il reste à un niveau préoccupant.

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