Intervention de Maurice Vincent

Réunion du 19 novembre 2015 à 14h30
Loi de finances pour 2016 — Discussion d'un projet de loi

Photo de Maurice VincentMaurice Vincent :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, madame la présidente de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, s’interroger, dans le contexte actuel, sur les dépenses de notre pays est d’autant plus indispensable que – nous le savons tous – plusieurs missions traitant de sécurité et de défense pèseront davantage sur les finances publiques dans les mois et les années à venir, car je ne doute pas que ce « pacte de sécurité » sera unanimement approuvé.

Deux questions centrales me paraissent devoir être posées : nos dépenses publiques sont-elles trop élevées et l’effort de l’État est-il suffisant ? Les priorités budgétaires retenues sont-elles justifiées et sont-elles la traduction d’orientations claires ?

S’agissant de la première question, notre pays fait face à une équation budgétaire difficile : maîtriser la dette et réduire les déficits, d’un côté, tout faire pour retrouver une croissance plus élevée, de l’autre. Je le rappelle à nos collègues de l’opposition : cette difficulté existait déjà avant 2012, et les résultats obtenus alors n’autorisent, à mon sens, aucun triomphalisme excessif.

J’ai le sentiment que le niveau de dépenses publiques qui nous est proposé dans ce projet de budget correspond précisément à cet équilibre. Trop de dépenses publiques ne permettait pas d’atteindre le premier objectif ; pas assez compromettait la réalisation du second, en ralentissant davantage la croissance.

D’autres options plus radicales, en termes de diminution des dépenses publiques – moins 100 milliards d’euros, voire moins 150 milliards ! – sont avancées, ici et là, par l’opposition, et même brandies par certains comme un véritable étendard électoral.

Mais franchement, chers collègues, et les travaux de notre commission des finances l’ont montré, chacun sait que personne ne pourra tenir un tel engagement sans sacrifier des pans entiers de nos services publics !

Les auteurs de ces propositions alternatives ont précisé, fort heureusement, qu’ils ne comptaient toucher à aucune fonction régalienne. Mais il faut nous dire alors, chers collègues de l’opposition, quels seront les services publics sacrifiés. L’éducation ? La santé ? Le logement ?

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