Intervention de Bruno Retailleau

Réunion du 20 novembre 2015 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence — Adoption définitive en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Bruno RetailleauBruno Retailleau :

Troisième constat : vous avez vous-même, monsieur le Premier ministre, indiqué hier soir que l’un des terroristes avait vraisemblablement profité du chaos suscité par la crise des réfugiés pour s’infiltrer en France. Là encore, bien sûr, la question des frontières est posée. §

Mes chers collègues, Schengen est mort si Schengen II ne lui succède pas. C’est, selon moi, une évidence absolument criante. Que tous ceux qui, parmi nous, croient à un projet européen, avant d’évoquer une défense européenne, parlent de ce qui peut être utile pour mieux protéger la France et l’Europe : de vraies frontières ! Avant d’appeler les États à contribuer à un budget européen de la défense, demandons-leur de donner à l’agence FRONTEX les moyens nécessaires pour faire face à la menace extérieure !

Par ailleurs, le Président de la République, au congrès des maires, voilà quelques jours, est revenu sur la loi relative à la réforme du droit d’asile, que nous avons adoptée. Ce texte, à mon sens, est décalé : lui aussi devra être révisé.

J’entends encore une phrase que vous-même, monsieur le ministre de l’intérieur, avez prononcée et qui est fort juste : « il ne peut pas y avoir d’humanité […] s’il n’y a pas de fermeté ». Nous vous avions alors proposé que les déboutés du droit d’asile puissent faire l’objet d’obligations de quitter le territoire français. Je pense qu’ensemble, dans la sérénité, nous devons également réévaluer ces dispositifs.

Quatrième constat, enfin, le plus dramatique : la plupart de ces terroristes étaient français. Pour eux, la France était une terre étrangère. Pour eux, les Français étaient des cibles à abattre.

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