Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre, messieurs les secrétaires d’État, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, la guerre... On a parfois l’impression que tout cela est virtuel. La guerre ? Nos armées ne sont pas mobilisées à nos frontières ; il n’y a pas d’armées en face, pas de ligne Maginot. Il n’y a rien de ce que l’on a pu voir au cours des guerres mondiales dans lesquelles la France a été engagée. C’est donc une guerre beaucoup plus insidieuse, une guerre fondée sur la terreur, sur les victimes civiles, sur la volonté de remettre en cause des fondements de la République.
Tout le monde l’a souligné, je l’affirme à mon tour : le Parlement s’incline d’abord devant les victimes, devant les blessés. Nous, parlementaires, sommes tous solidaires de nos forces de sécurité, de nos policiers, de nos gendarmes, de nos militaires, de nos personnels soignants, de tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à faire en sorte que l’horreur soit non pas traitée – on ne traite pas l’horreur –, mais encadrée. Quelle horreur de dire que l’on encadre l’horreur...
Monsieur le Premier ministre, dans le passé, nous avons contesté un certain nombre de vos mesures et de vos politiques. Nous avons formulé des propositions, qui étaient alors considérées, sinon comme excessives, du moins parfois comme attentatoires, comme si la sécurité n’était pas la première des libertés, comme si l’on opposait de manière artificielle la sécurité et la liberté !
La sécurité des Français, c’est la première de leurs libertés. Elle leur donne la liberté de circuler, de vaquer, d’aller au cinéma, de lire, de penser. Opposer les deux ou nous reprocher de trop encadrer les libertés par rapport à la sécurité n’a aucun sens.
Bruno Retailleau a raison et nous l’avons déjà dit – j’ai interrogé le ministre de l’intérieur à ce sujet : nous ne pouvons pas continuer à avoir des frontières passoires, des frontières européennes qui ne sont pas suffisamment défendues. Nous ne pouvons pas continuer à avoir des terroristes islamistes qui circulent aussi librement que de paisibles touristes. Nous ne pouvons pas continuer à avoir une Europe qui nous regarde agir, qui est solidaire, mais qui ne prend pas immédiatement les mesures qui s’imposent, qu’il s’agisse du PNR, des contrôles aux frontières, des forces de sécurité européennes, d’une agence de renseignement européenne. Nous ne pouvons pas continuer à faire la guerre au terrorisme au Mali et ailleurs et avoir des partenaires européens qui nous soutiennent moralement, mais qui ne s’impliquent pas !