La France a été attaquée, frappée dans sa chair pour ce qu’elle représente et pour ce qu’on lui envie de par le monde : sa liberté.
Je pense à ces femmes, ces hommes, de tous âges, de toutes origines et de toutes confessions qui s’amusaient avec insouciance et qui nous ont quittés. Je pense au calvaire de leurs familles, auxquelles je veux dire que nous n’oublierons jamais cette journée du 13 novembre.
Après ces attentats, nous sommes entrés dans une ère nouvelle. Aujourd’hui, nous sommes en guerre. C’est une guerre d’un genre nouveau, contre un ennemi lâche, qui se terre et frappe au hasard parce que notre mode de vie et nos valeurs sont aux antipodes du modèle qu’il veut nous imposer. Cet ennemi, c’est Daech.
Monsieur le Premier ministre, il n’est pas question de politique aujourd’hui. Je tiens à saluer l’action du Gouvernement et les mesures qui ont été mises en place dès le 13 novembre, en particulier l’état d’urgence. Pour ma part, je voterai le présent texte parce qu’il est justifié et nécessaire.
La situation exceptionnelle que nous connaissons et la permanence des risques pour notre pays nous imposent désormais de prendre nos responsabilités en donnant à titre exceptionnel aux autorités administratives les pouvoirs nécessaires pour lutter contre le terrorisme.
Nous nous retrouverons dans quelques jours pour évoquer d’autres propositions, notamment l’obligation, à mon sens la plus importante – il ne peut plus s’agir d’une option –, d’enregistrer les empreintes ou les photos de ceux qui entrent sur notre territoire, y stationnent, y circulent, à Calais comme ailleurs. Nous devons nous donner les moyens de les connaître.
À titre personnel, j’aurais souhaité que l’état d’urgence soit prorogé de six mois au-delà des douze jours, car je crains que trois mois ne soient pas suffisants pour conduire toutes les actions nécessaires au démantèlement de ces filières et pour faire face aux risques auxquels nous sommes exposés. Je pense en particulier à l’organisation de l’Euro 2016 par la France au mois de juin prochain.
Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous nous assurer que, si les circonstances l’exigent, vous n’hésiterez pas, au mois de février prochain, à demander au Parlement de proroger l’état d’urgence de trois mois supplémentaires ?
Pour terminer, je tiens à remercier les forces de police et de gendarmerie, les pompiers, l’armée, et le corps médical de ce qu’ils accomplissent au quotidien, dans des conditions très difficiles.