Nous aimons tous Paris, car cette « ville-monde », comme la désigne Mme Hidalgo, est promesse de rencontres, d’échanges, de culture, de mixité et de convivialité. Paris est cette ville de toutes les couleurs qui, tous les jours, défie les sirènes d’un communautarisme étriqué. Sa jeunesse en est la proue, et c’est surtout elle qui a payé un lourd tribut en cette soirée du 13 novembre.
En tant que sénatrice de Paris, j’exprime ma compassion aux victimes et à leurs familles, mon admiration aux forces de l’ordre et aux professionnels des hôpitaux de Paris.
En raison même du chagrin et de la colère, et en guise d’hommage, les Parisiens ont fait vœu de fraternité. C’est sans doute pour cela que le roman d’Hemingway, Paris est une fête, est devenu ces derniers jours un succès de librairie.
Nos cœurs sont dévastés, mais Paris restera une fête : voilà la réponse d’un grand peuple aux bouchers du 13 novembre !
La stratégie de notre ennemi est redoutable : semer la terreur par un déchaînement de violence en faisant le pari d’une violence toujours supérieure. Pour prospérer, ces barbares ont besoin du chaos.
Au contraire, la force de notre République tient à l’État de droit. Le respect et la protection des libertés publiques sont, parmi d’autres, les conditions essentielles pour que perdure le contrat démocratique. Toutefois, dans les circonstances exceptionnelles auxquelles nous devons faire face, c’est parfois notre talon d’Achille. Aussi, il faut prendre des dispositions.
C’est pourquoi je souscris pleinement à la prolongation de l’état d’urgence et à toutes les modifications qui y sont apportées. Ces mesures sont non pas des atteintes disproportionnées à nos libertés, mais une réponse légale pour contrecarrer cette stratégie du chaos.
L’état d’urgence ne peut être qu’un état transitoire. Il nous faut mettre ce temps à profit pour affronter le vrai danger, que j’ai avec d’autres parfois évoqué, qu’est le fondamentalisme obscurantiste qui gangrène l’islam, et qui s’infiltre, via les satellites, les réseaux sociaux et dans divers lieux, dans les failles de notre tissu social.
Ce cocktail est une fabrique à radicalisation, et ce diagnostic est posé depuis longtemps de par le monde. À cet égard, il est urgent de soutenir les musulmans de France qui ne revendiquent pas des solidarités absurdes et qui prônent un islam spirituel, libre et responsable. Ils peuvent être la voie d’un contre-discours pour éradiquer toute forme d’idéologie mortifère.
Ce travail a été entamé par M. le ministre de l’intérieur dans le cadre de la laïcité. Poursuivons-le, car il représente à l’avenir une part de notre sécurité collective !