Intervention de Hermeline Malherbe

Réunion du 20 novembre 2015 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence — Article 4

Photo de Hermeline MalherbeHermeline Malherbe :

Mon explication de vote vaudra, plus généralement, pour l’ensemble du projet de loi, monsieur le président.

Je lisais ce matin dans un journal, au sujet de ce texte : « Jamais les Français n’ont semblé à ce point prêts à voir leurs libertés rognées au nom de la lutte contre le terrorisme ».

Je crois, au contraire, que les Français sont attachés plus que jamais à leurs libertés : liberté d’aller et venir, liberté de travailler, liberté de se divertir, au stade comme au spectacle, donc liberté de se rassembler. Pour cela, il est nécessaire que les Français se sentent, que nous nous sentions tous en sécurité. Nous ne sommes pas libres si nous avons peur, peur de sortir ou peur de l’autre, quel qu’il soit.

S’il est important de se poser la question des libertés, aujourd'hui, contrairement à ce que l’on entend parfois, on ne constate aucune droitisation de la réponse.

C’est à l’inquiétude de nos concitoyens face à l’atteinte aux libertés perpétrée par les terroristes que la réponse est donnée, une réponse à la fois ferme et responsable, et qui s’inscrit dans notre République, à la fois démocratique et laïque.

Le projet de loi que nous examinons aujourd'hui exige de nous, parlementaires, sang-froid et sens des responsabilités.

Ainsi, je souhaite rappeler l’insertion dans la loi de 1955, sur l’initiative d’un député socialiste, d’un article 4-1 tendant justement à insister sur les mécanismes de la démocratie parlementaire. J’en profite aussi pour évoquer l’alinéa 35 du présent article 4, qui, issu d’une initiative du groupe radical à l’Assemblée nationale, traite de l’apologie des actes terroristes via internet.

J’étais hier dans mon département, à la rencontre de jeunes - apprentis, lycéens, étudiants –, à la rencontre d’acteurs socio-économiques. J’étais, ce matin même, avec les maires et les parlementaires des Pyrénées-Orientales, qui avaient répondu nombreux à l’invitation de Mme la préfète. Je suis d’autant plus convaincue que c’est en votant ce projet de loi que nous pouvons le mieux préserver les libertés de l’ensemble de nos concitoyens, notre art de vivre, notre art de vivre ensemble.

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