Intervention de David Assouline

Réunion du 20 novembre 2015 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence — Article 4

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Je souhaite intervenir à ce stade du débat, en tant que sénateur de Paris, vivant depuis trente-cinq ans dans les quartiers qui ont été touchés, pour souligner à quel point les expressions publiques du Premier ministre et du procureur de la République, en mettant sur les faits des mots justes, précis, professionnels, au moment même où tout et n’importe quoi circulait sur les réseaux sociaux, ont été de nature à créer cohésion et confiance.

Cette loi est attendue, mes chers collègues, mais la question de l’urgence a toujours suscité le même débat chez les républicains : comment assure-t-on la sécurité et la protection des plus faibles - les autres ont parfois les moyens de se protéger autrement que par la puissance publique -, comme condition de l’exercice de la liberté ?

L’Assemblée nationale, en écartant toute disposition susceptible de se traduire par un contrôle de la presse et des médias, n’a pas alimenté ce débat, et c’est tout à l’honneur du Parlement.

Pour montrer à quel point la défense de la liberté de nos concitoyens passe par la défense de leur sécurité, projetons-nous un an en arrière : c’est par l’attaque de ce qui symbolise le plus la liberté d’expression, c’est-à-dire la liberté de la presse au travers de Charlie Hebdo, que tout a commencé !

La prorogation de l’état d’urgence et les mesures qui nous sont proposées dans ce cadre visent précisément à défendre cette liberté d’expression. Imaginez un pays faisant face à la situation que nous venons de connaître, dans lequel l’ensemble des personnalités publiques, des créateurs et des artistes, mais aussi des journalistes s’autocensureraient par crainte de représailles…

Ces mesures, j’y insiste, préservent cette liberté d’expression et de création dont notre pays a besoin.

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