Intervention de Albéric de Montgolfier

Réunion du 23 novembre 2015 à 10h00
Loi de finances pour 2016 — Article 4, amendements 418 36 37

Photo de Albéric de MontgolfierAlbéric de Montgolfier, rapporteur général de la commission des finances :

Les amendements n° I-418, I-36 et I-37 sont rédactionnels.

Nous pouvons au demeurant nous interroger : est-il plus efficace, pour aider les PME, de relever les seuils sociaux, qui ressortissent au PLFSS, ou les seuils fiscaux ?

S’agissant des amendements visant à relever les seuils fiscaux, nous partageons bien entendu l’intention des auteurs des amendements, qui veulent concrètement aider les PME en supprimant les effets de seuil. C’est déjà ce que fait très concrètement l’article 4 du présent projet de loi de finances, en harmonisant à onze salariés le plafond des effectifs.

Cette mesure aura des conséquences sur plusieurs dispositifs : si certains sont relativement mineurs – je pense aux exonérations de cotisations foncières dans certaines zones prioritaires ou aux réductions d’impôt pour certaines entreprises agricoles –, trois d’entre eux – le versement transport, le forfait social et la participation des employeurs à la formation professionnelle continue – sont beaucoup plus importants. Pour ces trois dispositifs, le coût du relèvement du seuil à onze salariés, prévu à l’article 4, est déjà assez important, de l’ordre de 125 millions d’euros.

Le relèvement des seuils de onze à vingt et de cinquante à soixante salariés pour les dispositifs fiscaux concernés poserait deux difficultés.

Tout d’abord, une telle disposition coûterait plusieurs centaines de millions d’euros – le Gouvernement pourra peut-être préciser le chiffrage –, et nous sommes évidemment tous sensibles à la question de l’équilibre de nos finances publiques.

J’exprimerai ensuite une réticence plus particulière concernant le versement transport. Le fait d’augmenter le plafond du VT constitue, en théorie, une perte de recettes pour les collectivités ou pour les syndicats qui le perçoivent. Cette perte est certes compensée par l’État, mais, en matière de compensation, les collectivités sont quelque peu échaudées. La compensation est souvent intégrale les premières années, mais ensuite… Ces sommes ont-elles vocation, à terme, à intégrer des enveloppes normées ?

On peut s’interroger sur la compensation d’une recette qui sert aujourd’hui directement à financer les transports.

C’est donc essentiellement pour des raisons de coût que la commission sollicite le retrait des amendements identiques n° I-9 rectifié et I-382, ainsi que des amendements n° I-404 et I-376.

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