Intervention de Albéric de Montgolfier

Réunion du 24 novembre 2015 à 14h30
Loi de finances pour 2016 — Article 14

Photo de Albéric de MontgolfierAlbéric de Montgolfier :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, après la longue séance d’hier soir, nous voilà parvenus à l’article 14 du projet de loi de finances qui récapitule, selon son intitulé officiel, les « contributions des organismes chargés de service public au redressement des finances publiques ».

En d’autres termes, il fixe le plafond des ressources fiscales affectées aux opérateurs en 2016 et prévoit des prélèvements sur le fonds de roulement de quelques-uns d’entre eux. Sur cet article complexe, qui recouvre des intérêts divers, pas moins de trente-trois amendements, sur les cinquante-trois que nous devons encore examiner, ont été déposés. Je pense donc utile de rappeler brièvement la position de la commission des finances.

Concernant les prélèvements sur le fonds de roulement, la commission estime que ceux qui sont mis en œuvre en 2016, pour l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, l’ADEME, et la Caisse de garantie du logement locatif social, ne menacent pas l’action des opérateurs et contribuent aux efforts budgétaires de l’État. C'est la raison pour laquelle elle sera défavorable aux amendements visant à diminuer ou à supprimer ces prélèvements.

Concernant le plafonnement des taxes affectées, la commission des finances suit les règles fixées dans la loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019.

Cette loi a prévu de restreindre fortement le recours à une affectation de recettes fiscales : la ressource devrait pouvoir s’assimiler soit à une quasi-redevance, soit à un prélèvement sectoriel, ou alors se rapprocher d’une contribution assurantielle. Par ailleurs, toute nouvelle affectation de taxe devrait, d’une part, être plafonnée, d’autre part, s’accompagner de la suppression d’une ou plusieurs impositions affectées d’un rendement équivalent à celui de la taxe dont l’affectation est prévue.

La loi de programmation dispose enfin que les taxes affectées devraient toutes être plafonnées à compter du 1er janvier 2016. Celles qui ne le seraient pas au 1er janvier 2017 se verraient alors budgétisées.

La commission des finances, dans la continuité de la loi susvisée, est favorable au plafonnement des ressources fiscales affectées. Elle proposera donc d’inscrire plusieurs recettes fiscales qui bénéficient au Centre national du cinéma et de l’image animée, le CNC, et à l’Institut national de la propriété industrielle, l’INPI dans le champ du plafonnement, sans pour autant abaisser le montant déjà prévu dans le projet de loi de finances pour 2016, et donc sans restreindre les capacités d’action de ces opérateurs.

Concernant l’évolution, à la hausse ou à la baisse, du plafonnement, la commission soutient la diminution du plafonnement quand celle-ci est soutenable au regard des missions confiées à l’opérateur. C’est pourquoi elle sera défavorable à la plupart des amendements qui tendent à une augmentation du plafond des ressources fiscales d’un opérateur.

Sa position n’est toutefois en aucun cas dogmatique et il est bien entendu nécessaire de tenir compte des missions confiées à chaque opérateur. Ainsi, la commission pourra être amenée à ne pas être défavorable au maintien de ressources fiscales affectées à certains opérateurs auxquels l’État a confié des missions supplémentaires, ou pour lesquels des engagements financiers importants sont prévisibles en 2016. Je pense notamment à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France, ou l’AFIFT, puisqu’il avait été créé l’année dernière un nouveau prélèvement fiscal sur le gazole, et, éventuellement, sous réserve des explications du Gouvernement, à l’Agence nationale de l’habitat, l’ANAH.

La position de la commission des finances est donc la suivante : respect des principes fixés par la loi de programmation et, évidemment, contribution aux efforts budgétaires de l’État de la part de ces différents opérateurs.

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