Intervention de Éric Bocquet

Réunion du 24 novembre 2015 à 14h30
Loi de finances pour 2016 — Article 14

Photo de Éric BocquetÉric Bocquet :

Avec l’article 14, il s’agit de plafonner les ressources dévolues à certains opérateurs de l’État, ressources consistant le plus souvent en l’attribution du produit de recettes fiscales motivées et le plus fréquemment logiques du point de vue de la qualité du destinataire.

Il n’est pas anormal que les propriétaires immobiliers soient mis à contribution pour financer l’Agence nationale de l’habitat, mais il est plus discutable que cette contribution provienne du fonds de roulement ou de la trésorerie disponible des opérateurs du logement social.

Le principe du plafonnement des recettes de ces opérateurs pose en fait la question du bien-fondé même de la dérogation que les ressources fiscales affectées représentent du point de vue de la loi organique.

Mais, surtout, cela pose la question de l’action des organismes concernés, quel que soit leur domaine d’intervention.

Ainsi, Clotilde Valter, alors députée du Calvados, soulignait, dans son rapport sur les centres techniques industriels, que, au total, pour ces derniers et pour les comités professionnels de développement économique relevant du ministère du redressement productif, les ressources totales – dotation et taxes affectées – réellement encaissées sont passées de 171 millions d’euros en 2008 à 155 millions d’euros en 2013. Elle remarquait que, pour 2014, le plafond était fixé à 152, 6 millions d’euros, sous réserve de l’encaissement des taxes à leur rendement maximum, soit une baisse de 11 % en six ans, et que la baisse est de 42 % pour les organismes qui sont financés par dotation budgétaire.

Elle relevait ensuite qu’un choc aussi brutal avait contraint les organismes concernés à adapter aussi bien leurs dépenses que leurs sources non publiques de financement. La plupart avaient ainsi développé les activités payantes pour le compte des entreprises, comme les études, la certification et les essais, qui permettent de rentabiliser leur personnel et leurs équipements, et dont le bénéfice remplace les financements publics disparus.

Notre collègue députée devenue ministre avait effectivement souligné les limites de la question. Chacune des taxes affectées mérite donc, de notre point de vue, d’être regardée avec le plus grand intérêt. Il vaudra mieux, un jour, que nous examinions la quotité, le rendement de la taxe et les besoins des opérateurs et que nous fassions en sorte d’ajuster les données. C'est la raison pour laquelle nous proposons de supprimer l’article 14.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion