Intervention de Roger Karoutchi

Réunion du 24 novembre 2015 à 14h30
Loi de finances pour 2016 — Article 14

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Je ne suis pas, pour ma part, un fanatique des CCI, pour diverses raisons, notamment à cause de la façon dont elles fonctionnent en Île-de-France.

Néanmoins, au-delà du problème de l’incidence sur le solde budgétaire de l’État, des prélèvements exceptionnels de 700 millions d’euros en deux ans et une baisse de 35 % de leurs ressources affectent le fonctionnement même des CCI, monsieur le secrétaire d'État ! On ne peut pas leur dire, comme nous le faisons par exemple en Île-de-France, de s’impliquer davantage avec la région dans la vie économique, dans le sauvetage d’entreprises, ou encore dans le soutien à l’attractivité du territoire et, en parallèle, regarder tranquillement fondre leur capacité financière.

En outre, les CCI d’Île-de-France ont la responsabilité de tout un réseau de grandes écoles, avec ce que cela implique comme soutien de notre part, les collectivités, pour que les élèves puissent payer les frais d’inscription.

Sans doute, je comprends que cela ne touche pas au solde du budget de l’État, mais cela touche à l’action elle-même des chambres. Celles-ci finiront par nous dire que, certes, elles nous aiment beaucoup, nous, les collectivités, mais qu’elles n’ont pas les moyens de s’impliquer davantage dans la vie économique de la région, comme nous le demandons. On aboutira alors à une gestion corporatiste des entreprises, sans implication plus importante dans la vie économique. En effet, en Île-de-France, par exemple, on demande aux CCI d’être actives dans Paris Europlace ou dans le soutien aux activités financières et aux grandes écoles.

Aussi, quoi que l’on pense des réformes nécessaires des CCI, je peux comprendre que celles-ci disent à un moment « halte au feu ! ». La brutalité, plus que la continuité de ces mesures, rend leur tâche très difficile. En effet, vous ne pouvez pas dire que des prélèvements de 700 millions d’euros en deux ans et qu’une baisse de 35 % de leurs ressources en trois ans soient des mesures progressives ! De telles pratiques affectent aujourd’hui négativement l’activité des CCI, et donc leur implication dans l’activité économique, notamment en Île-de-France, mais aussi dans tout le pays.

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