Intervention de Michel Canevet

Réunion du 24 novembre 2015 à 14h30
Loi de finances pour 2016 — Article 14

Photo de Michel CanevetMichel Canevet :

Je suis tout à fait d’accord pour dire que le pragmatisme doit primer, mais, en la circonstance, s’agissant de chambres consulaires, c’est loin d’être le cas.

Il faut bien avoir conscience que les moyens de ces organismes ne cessent de se réduire, à telle enseigne qu’il y aura des budgets en déficit l’année prochaine. Comme je l’ai dit en parlant de la Bretagne, une seule chambre d’agriculture départementale, qui a pu bénéficier de la vente exceptionnelle d’un bien, pourra équilibrer son budget. Or ce qui est vrai pour la Bretagne l’est aussi certainement pour d’autres régions.

Ce constat est d’autant plus difficile à accepter que chacun connaît la situation de l’agriculture dans notre pays, les difficultés que vivent les exploitants agricoles, qu’il faut justement accompagner dans leurs mutations. Si les organismes consulaires ne sont plus là, vers qui ces professionnels vont-ils pouvoir se retourner ? Il n’y aura personne !

L’heure est particulièrement grave, et il est temps de nous rendre compte que nous risquons d’assister à des licenciements massifs dans les organismes consulaires si nous continuons à prélever des sommes aussi importantes sur leurs disponibilités financières, avec lesquelles ils financent des projets d’investissement, notamment pour adapter leur format à la réalité du monde économique qui les entoure, pour agir sur la formation et pour gérer un certain nombre de structures.

Mes chers collègues, monsieur le secrétaire d’État, soyons bien conscients que les difficultés sont non pas derrière nous, mais bien devant nous. Nous risquons de vivre une véritable casse sociale des territoires. Certes, à Paris, on ne la ressentira sans doute pas, la chambre de commerce et d’industrie de Paris ayant des moyens tout à fait considérables, compte tenu du nombre de sièges sociaux que la ville abrite, mais c’est dans les territoires les plus éloignés, déjà dans une situation problématique, que les difficultés seront encore plus prégnantes, et que l’on aura du mal à joindre les deux bouts.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion