Pour le plus grand bonheur de la gauche, on nous annonce une réduction de 25 % de l'usage des « pesticides », que je préfère appeler produits phytosanitaires, d'ici deux ou trois ans, et de 50 % en 2020. Or, techniquement, cela n'est tout simplement pas possible et le Gouvernement ne nous dit pas comment nous y prendre. Lors de l'examen de la loi sur l'eau et du Grenelle de l'environnement, nous avions fait attention à trouver des solutions de substitution lorsque nous imposions de nouvelles contraintes. Mais tel n'est plus le cas : nous sommes confrontés à une agriculture idéologique.
L'agriculture et l'agro-alimentaire ont une importance économique considérable et nous ne pouvons imposer des normes impossibles à tenir, à moins de vouloir la faillite de presque toutes les exploitations. Les agriculteurs qui, autour de chez moi, se sont lancés dans le bio ont des récoltes insignifiantes : les techniques ne sont pas au point et l'Inra refuse de nous aider.