Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères.
L’Occident n’a peut-être pas encore tiré toutes les leçons de ses interventions calamiteuses en Irak et en Libye. Nous cultivons, semble-t-il, une véritable obsession consistant à remplacer des régimes autoritaires et dictatures militaires, au mieux par le chaos, au pire par des dictatures religieuses.
Les pays occidentaux et la France en particulier ont très largement diabolisé Bachar el-Assad et son régime, alors que ce dernier a tout de même l’avantage d’être laïc et protecteur de certaines minorités qui nous sont chères. Nous nous sommes en revanche très peu interrogés sur les ambiguïtés – le mot est faible – des agissements et des objectifs de certains pays de la région, comme la Turquie, l’Arabie saoudite ou le Qatar.
Hier, le Sénat a approuvé à l’unanimité la prolongation de l’intervention de nos forces aériennes en Syrie. Toutefois, vous le savez, la victoire sur Daech nécessite une intervention lourde au sol. Sur qui pouvons-nous compter dans cet engagement terrestre ? Nous ne pouvons pas uniquement compter sur un ensemble hétéroclite de groupes rebelles allant des modérés jusqu’aux plus extrémistes des salafistes proches d’Al-Qaïda.
Il reste heureusement les Kurdes, mais leurs ambitions territoriales sont limitées, ainsi que l’armée régulière syrienne, affaiblie, mais soutenue par la Russie et l’Iran, des pays que nous devons aujourd’hui considérer comme des partenaires majeurs dans les solutions militaires et politiques à mettre en œuvre. Ces constats m’amènent à formuler deux questions.
Premièrement, quelles forces armées pourraient intervenir au sol pour reconquérir le territoire occupé par Daech ?
Deuxièmement, quel pourrait être le périmètre de la réconciliation civile en Syrie que M. le ministre des affaires étrangères évoquait hier dans cet hémicycle ?