Je vous prie tout d’abord, monsieur le sénateur, de bien vouloir excuser l’absence du ministre de l’intérieur.
Nous sommes tous conscients de l’importance du rôle joué par les sapeurs-pompiers volontaires dans nos territoires.
Un plan national d’action a été signé en octobre 2013, afin d’engager une nouvelle dynamique de recrutement de sapeurs-pompiers volontaires, après la baisse enregistrée au cours des années précédentes. En 2014, nous comptons déjà 1 442 volontaires supplémentaires. La trajectoire est donc positive, mais, comme vous l’avez souligné, il faut employer tous les moyens possibles pour la prolonger. Le Gouvernement s’y attache.
Vous m’avez interrogée sur la possibilité d’accorder aux sapeurs-pompiers volontaires une validation de trimestres au titre du calcul des droits à la retraite.
Cette proposition, avancée depuis plusieurs années, ne peut être mise en œuvre : les situations professionnelles des sapeurs-pompiers volontaires étant extrêmement diverses, il est difficile de définir un système qui soit à la fois adapté à chacune d’entre elles et homogène.
Concernant l’accès des sapeurs-pompiers volontaires à la formation continue, rendu difficile en raison de l’incompatibilité avec les contraintes professionnelles, un décret du 19 février 2013 prévoit que les formations suivies par les sapeurs-pompiers peuvent être prises en compte au titre de la formation continue obligatoire. C’était déjà un pas important !
Les services départementaux d’incendie et de secours, les SDIS, disposent de marges de manœuvre significatives pour la mise en œuvre des formations. Le ministère de l’intérieur encourage la signature de conventions entre les SDIS et les employeurs pour favoriser une meilleure prise en compte de la formation des sapeurs-pompiers volontaires.
Enfin, vous appelez de vos vœux la mise en œuvre de dispositifs fiscaux spécifiques au bénéfice des employeurs de sapeurs-pompiers volontaires.
Je rappelle qu’il existe déjà, en la matière, un très grand nombre de dispositifs. L’employeur peut, par exemple, être subrogé dans les droits du sapeur-pompier volontaire à percevoir des indemnités, en contrepartie du maintien du salaire de ce dernier. Il peut également déduire de sa contribution au titre de la participation des employeurs au financement de la formation professionnelle la rémunération et les prélèvements sociaux afférents aux absences liées à l’activité de sapeur-pompier volontaire. Il peut bénéficier d’une compensation financière supplémentaire de la part du SDIS dans le cadre d’une convention bilatérale, ainsi que des dispositions de la loi sur le mécénat ouvrant droit à une réduction d’impôt égale à 60 % du coût salarial correspondant. Enfin, pour les communes, la contribution au budget du SDIS peut être modulée à la baisse, en fonction du nombre de sapeurs-pompiers volontaires employés par la collectivité.
Vous le voyez, monsieur le sénateur, votre préoccupation est partagée par le ministre de l’intérieur et, plus largement, par le Gouvernement. Nous nous emploierons à continuer dans cette voie et serons attentifs aux propositions que vous pourrez formuler.