Monsieur le secrétaire d’État, la 21e conférence des parties à la convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques, dite « COP 21 », a été ouverte officiellement hier, à Paris, et durera jusqu’au 11 décembre prochain.
L’enjeu de cette conférence, réunissant pour la première fois plus de 150 chefs d’État et de Gouvernement, est de conclure le premier accord universel et contraignant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre en vue de limiter la hausse des températures à 2 degrés Celsius d’ici à 2100.
Toutefois, de nombreux points de divergence persistent entre les 195 pays souhaitant aboutir à un texte pour contenir le réchauffement terrestre sous le seuil des 2 degrés Celsius, alors que les experts scientifiques anticipent une augmentation de 5 degrés si l’on n’inverse pas la tendance rapidement. Or les conséquences d’un tel réchauffement seraient catastrophiques pour les écosystèmes et les sociétés humaines.
Les autres points-clefs de l’accord sont le financement de l’adaptation aux changements climatiques et la juste répartition des efforts entre pays pauvres, pays émergents et pays industrialisés, ces derniers étant tenus pour historiquement responsables du réchauffement.
Les territoires français d’outre-mer occupent une place très particulière dans ces négociations. Ils relèvent à la fois des pays les plus pollueurs et de la communauté des territoires les plus vulnérables. En effet, nos outre-mer ont la particularité d’appartenir administrativement à la France, qui accueille cette conférence, et politiquement à l’Union européenne, seul échelon reconnu, dans les négociations, par l’Organisation des Nations unies. Nos intérêts nous semblent très éloignés des centres de décision onusiens.
Par ailleurs, les outre-mer appartiennent géographiquement aux territoires insulaires, particulièrement exposés au changement climatique. Parallèlement, ils offrent de belles opportunités en termes d’alternatives aux énergies fossiles et recèlent des solutions concrètes aux problèmes de la crise climatique.
Nos politiques publiques tiennent d’ores et déjà compte des évolutions du climat et des risques que représentent celles-ci pour les secteurs de l’urbanisme et des infrastructures, de la production et de la distribution d’énergie, de la protection de la biodiversité.
Monsieur le secrétaire d’État, de quelle manière pouvons-nous faire connaître et valoriser toutes ces initiatives locales au cours de la COP 21 ? Plus largement, quelle place les territoires d’outre-mer, à la fois forts de leur potentiel énergétique et particulièrement vulnérables face au dérèglement climatique à l’œuvre, occupent-ils dans les négociations climatiques en cours ?