Je pense que le Sénat a un rôle particulier à jouer dans ce débat nécessaire, qui doit conduire à se demander notamment comment rendre l’État de nouveau régalien en le déchargeant de certaines responsabilités dans un pays qui se veut plus décentralisé.
Nous sommes tous attentifs au fait régional et à la nouvelle organisation de nos territoires. N’y aura-t-il pas là l’occasion de libérer l’État d’un certain nombre de missions pour lui permettre de se concentrer sur ses fonctions essentielles, les autres étant confiées aux territoires ? Nous avons aujourd’hui affaire à un État congestionné par le haut, qui finira par être incapable de répondre aux défis par la pensée – avec le Quai d’Orsay – comme par les moyens – avec le ministère de la défense –, parce qu’il sera étranglé sur le plan budgétaire.
Ce n’est naturellement pas maintenant que nous allons régler cette question. Attachons-nous néanmoins à considérer, à l’occasion de ce débat budgétaire, les ambitions et les grandes perspectives. De ce point de vue, il est absurde de croire que l’on va grignoter les crédits de la défense et du Quai d’Orsay dans les cinq ou dix ans qui viennent.