Ce budget porte une tout autre ambition : refonte des programmes, réforme de l’éducation prioritaire, plan numérique à l’école, soutien au financement du renouvellement des manuels scolaires, création de postes de RASED, le réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté, des milliers d’entre eux ayant été supprimés lors du précédent quinquennat.
Oui, en matière de formation, ces moyens sont indispensables. Toutefois, leur utilisation doit être suivie. Je vous le dis solennellement, l’autonomie des universités ne saurait être un prétexte pour ne pas respecter les contenus et les modes de formation inscrits dans la loi. Les recteurs doivent y veiller.
Si je suis déçue de l’absence de Mme la ministre, je me félicite de votre présence, monsieur le secrétaire d’État, compte tenu du sujet sur lequel je vais maintenant intervenir.
Alors que la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République prévoit que dans les écoles supérieures du professorat et de l’éducation, les ESPE, les équipes pédagogiques intègrent des professionnels intervenant dans le milieu scolaire – personnels enseignants, d’inspection et de direction –, ainsi que des acteurs de l’éducation populaire, de l’éducation culturelle et artistique et de l’éducation à la citoyenneté, dans les faits, ils ne sont pas les bienvenus. Alors que des ESPE souhaiteraient mettre en place des modules d’éducation aux médias et à l’information avec des radios associatives, il semblerait qu’il existe encore des difficultés, notamment en matière de financement des interventions des personnalités extérieures.
Sur le même sujet, je m’inquiète de la situation du Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information, le CLEMI. Les moyens qui lui sont alloués ne sont pas à la hauteur. Or la garantie de son autonomie est une impérieuse nécessité.
Monsieur le secrétaire d’État, l’éducation aux médias, à l’image et à l’information n’est pas un luxe en ces temps troublés. Le Conseil supérieur des programmes a d’ailleurs insisté sur ce point. J’espère que, après son copieux et scrupuleux travail de rédaction, il sera associé à la relecture des documents d’accompagnement, afin que l’esprit de la rénovation des programmes soit fidèlement gardé.
Par ailleurs, la revalorisation des salaires des enseignants – c’est là un sujet qui fâche –, en retard sur nos voisins européens, doit rapidement être envisagée : il y va des vocations comme de la considération de la profession.
J’évoquerai maintenant l’enseignement agricole, si cher à notre commission et sur toutes les travées. L’an dernier, le budget de l’enseignement agricole avait connu une hausse, que nous n’avions pas manqué de souligner comme étant un signe fort en faveur de cet enseignement sachant mettre en place de véritables innovations pédagogiques.
Si la hausse de ce budget est plus modérée cette année, de nouveaux postes sont créés, afin de soutenir les effectifs, et nous nous en félicitons. Nous vous demandons, monsieur le secrétaire d’État, de veiller à une bonne information de tous les élèves dans le cadre de leur parcours d’orientation, car les formations en établissements agricoles sont diverses et riches de débouchés.
Pour conclure, les amendements déposés par la majorité sénatoriale et visant à réduire de 65 millions d’euros les crédits consacrés à la création de postes dans le second degré sont inacceptables pour les écologistes. Notre groupe ne peut adhérer à ces reculs, qui, s’ils venaient à être adoptés, nous conduiraient à ne pas voter ce bon budget ainsi altéré.
Rassurez-vous toutefois, mes chers collègues, l’école de la République garantit le socle et les acquis de base : la preuve que je sais compter jusqu’à cinq, c’est que j’ai respecté le temps de parole de cinq minutes qui m’était alloué !