Intervention de Mireille Jouve

Réunion du 2 décembre 2015 à 21h45
Loi de finances pour 2016 — Enseignement scolaire

Photo de Mireille JouveMireille Jouve :

De surcroît, il faut que les classes soient beaucoup moins surchargées et que l’on puisse ainsi proposer un suivi plus individualisé aux élèves, notamment dans les zones d’éducation prioritaire.

En outre, ces créations de postes semblent indispensables, ne serait-ce que pour faire face dans un premier temps à la poussée démographique et à l’accroissement du nombre d’élèves – de 60 000 en 2014, de 50 000 en 2015. Ce n’est pas faire du chiffre que de contribuer à l’amélioration des conditions de travail des élèves comme des enseignants, tout en maintenant les classes ouvertes, notamment dans les territoires ruraux.

Le premier degré de l’enseignement constitue un moment crucial de la formation des élèves, puisque c’est à la sortie du CM2 que tout se joue. À ce titre, il me paraît essentiel d’aller plus loin encore dans le dispositif « plus de maîtres que de classes » et de généraliser la scolarisation des enfants de moins de trois ans, en particulier dans les quartiers qui en ont le plus besoin. Les retours d’expériences du terrain nous montrent que ce n’est malheureusement pas possible partout, en raison d’un manque d’effectifs d’enseignants.

Par ailleurs, une étude récente montre que l’école maternelle est plébiscitée par les parents et les enseignants et qu’elle œuvre « pour les apprentissages, mais aussi le vivre ensemble et l’épanouissement des élèves ». Renforçons-la et surtout valorisons le traitement de nos professeurs des écoles, qui sont parmi les plus mal payés des pays de l’OCDE. Quelque 50 000 d’entre eux ont écrit en ce sens à Mme la ministre. J’espère que vous serez attentifs à leur revendication concernant l’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves.

Si l’on veut des enseignants de qualité, il faut qu’ils soient correctement rémunérés, surtout lorsque l’éducation est et doit être une grande priorité de la nation. Il est loin le temps où ce métier était un choix de conviction, où le seul fait d’être enseignant constituait une gratification symbolique forte et conférait un statut social respecté et envié.

Très attachée à l’inclusion scolaire, je me réjouis de la création de 350 postes d’accompagnant des élèves en situation de handicap, ou AESH, qui complètent les 350 postes créés l’année dernière et renforcent ainsi la professionnalisation de personnels spécialisés, qui ont vu leur nombre fondre sous la précédente mandature. L’école de la République doit offrir les meilleures conditions d’accueil à tous.

La formation est également essentielle pour garantir la qualité de la pédagogie et des enseignements dispensés. Grâce à la création des Écoles supérieures du professorat et de l’éducation, la formation initiale a retrouvé une vraie cohérence, passant par l’acquisition de savoirs, mais aussi de compétences professionnelles.

En revanche, en matière de formation continue, l’effort doit encore être accentué. De ce point de vue, les crédits dédiés à la formation des personnels enseignants dans le cadre de la réforme du collège constituent une bonne nouvelle. Toutefois, encore une fois, les enseignants du premier degré s’estiment oubliés : 18 heures de formation par an sont prévues pour les professeurs des écoles, ce qui paraît bien faible.

Permettez-moi également de regretter que les crédits consacrés au fonds de soutien au développement des activités périscolaires soient en recul de 91 millions d’euros, de surcroît dans le contexte actuel de baisse globale des dotations de l’État aux collectivités. Je suis maire d’une petite commune dont les charges ne cessent de se multiplier. Comme chacun le sait, cette baisse pénalisera d’abord les communes en difficulté, qui ne pourront proposer d’autres activités que de la garderie.

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