Intervention de Brigitte Gonthier-Maurin

Réunion du 2 décembre 2015 à 21h45
Loi de finances pour 2016 — Débat interactif et spontané

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin :

Monsieur le secrétaire d’État, ma question – spontanée… – porte sur l’enseignement professionnel. Dans ce domaine, les crédits pédagogiques par élève baissent pour la deuxième année consécutive, alors que les prévisions d’effectifs sont en hausse. De plus, la réforme de la taxe d’apprentissage a réduit les capacités pédagogiques de certains lycées. Difficile, donc, de trouver dans ce budget des éléments de revalorisation véritable de l’enseignement professionnel. Dans le même temps, le budget consacré à l’apprentissage est stable, alors que le nombre d’apprentis ne cesse de diminuer dans les niveaux IV et V.

Mme la ministre a lancé cinq grands chantiers, qui donneront lieu à des annonces pour « Les 30 ans du bac pro ». Une question, toutefois, reste non abordée : l’affectation, qui est pourtant un moment crucial de l’orientation des élèves. Or une partie du décrochage dans la filière professionnelle est liée au fait que nombre d’élèves n’obtiennent pas l’affectation demandée, faute de places en nombre suffisant. Dès lors, pourquoi ne pas dresser un bilan national de l’affectation des élèves et de la réalisation de leurs vœux en vue de mener une réflexion sur les critères de sélection ?

Ce bilan pourrait servir de point de départ à la conception de cartes de formation mieux équilibrées. De fait, que constate-t-on sur le terrain ? Dans certains secteurs, les élèves n’ont tout simplement plus la possibilité de choisir entre l’apprentissage et le statut scolaire, du fait de l’absence du second. Ce dogme de l’apprentissage doit être discuté, d’autant que le taux de réussite aux diplômes est bien meilleur sous statut scolaire : l’écart de réussite en faveur des élèves sous statut scolaire, de neuf points au CAP, atteint vingt points au bac professionnel ; et les documents budgétaires du Gouvernement prévoient que cet écart continuera de se creuser, de quatre points par an jusqu’en 2017.

Monsieur le secrétaire d’État, le Gouvernement est-il prêt à s’engager aussi en faveur de l’enseignement professionnel, pour lui donner réellement les moyens des ambitions fixées par la réforme du bac professionnel – une réforme que, à mon grand désarroi, il n’a pas choisi de remettre à plat ?

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