Intervention de Jacques Grosperrin

Réunion du 2 décembre 2015 à 21h45
Loi de finances pour 2016 — Débat interactif et spontané

Photo de Jacques GrosperrinJacques Grosperrin :

Mon intervention n’appelle pas de réponse de votre part, monsieur le secrétaire d’État. Je tiens simplement à formuler trois remarques, afin, peut-être, de pouvoir changer de paradigme.

Premier point, autant on peut s’interroger sur le fait que la hausse constante des financements et des moyens n’entraîne pas forcément de meilleurs résultats, autant on ne peut ignorer que des enquêtes et des études ont été menées. Ainsi, on sait qu’il faut mieux payer les enseignants.

Dans ce but – et c’est là une réponse à l’intervention de Mme Françoise Cartron –, il avait été décidé, en 2011, d’augmenter les jeunes professeurs entrant en fonction de 157 euros. Cet effort avait coûté 85 millions d’euros de plus, et je crois que c’était important de le faire.

À l’époque, nous pouvions aussi compter avec le dispositif des heures supplémentaires défiscalisées. Aujourd'hui, il est très difficile de trouver des enseignants qui acceptent d’effectuer des heures supplémentaires, car celles-ci ne sont plus défiscalisées.

Il me semble donc que le recrutement annoncé n’est pas au rendez-vous !

Deuxième point, il faut mieux former.

On peut effectivement considérer que l’on a avancé un peu trop vite sur la question des IUFM. Mais les pratiques ayant cours dans ces établissements relevaient tout de même de ce que j’ai coutume d’appeler le « pédagogisme à outrance », et je crains que les ESPE ne s’orientent dans la même direction.

Il conviendrait plutôt de s’interroger sur les expérimentations menées sur le terrain : le guide Parler bambin, la mallette des parents, qui, je sais, existe toujours, etc. Il me semble vraiment indispensable de partir du terrain.

Je regrette également que l’épreuve « Agir en fonctionnaire de l’État et de façon éthique et responsable » ait été supprimée du concours.

Troisième point, il faut mieux aider les élèves en difficultés.

Nous savons que c’est ce qui plombe nos résultats dans les enquêtes PISA. Quand 25 %, 35 %, voire 40 % des élèves entrent en classe de sixième avec des difficultés, il ne fait pas de doute que ces difficultés vont aller croissant tout au long de leur scolarité au collège.

Le message en la matière, c’est : il faut donner plus de marge de manœuvre au niveau du terrain, donner plus d’autonomie aux établissements et, peut-être, accorder un vrai statut aux directeurs d’école. Le jour où le directeur d’école disposera d’un véritable statut, nous obtiendrons des résultats !

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