Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, les crédits de la mission « Sport, jeunesse et vie associative » augmentent de 36 %. Nous devrions être satisfaits. Toutefois, ce budget masque en réalité de profondes disparités entre les programmes « Sport » et « Jeunesse et vie associative ».
Les crédits du programme « Jeunesse et vie associative » progressent très fortement, pour l’essentiel du fait de la montée en charge du service civique. Certes, monsieur le ministre, vous doublez les crédits affectés au développement du service civique. Nous n’allons pas critiquer ce dispositif, qui a été mis en place en 2010 sur l’initiative de la droite. Néanmoins, le service civique ne doit pas incarner à lui seul la politique du Gouvernement à destination de la jeunesse.
Parallèlement à cette hausse des crédits pour le service civique, les crédits dédiés au Fonds pour le développement de la vie associative sont en baisse de 1, 2 million d’euros, soit 11 %. Or, mes chers collègues, les associations sont d’une importance capitale pour nos territoires. Elles les font vivre. Elles apportent un lien social important dans nos communes. Elles animent nos villes, nos villages et nos quartiers et sont le moteur du vivre ensemble. Je tiens d’ailleurs à saluer ici l’engagement des seize millions de bénévoles qui œuvrent dans les associations – elles sont environ 1, 3 million. Nous devons les soutenir plus efficacement !
Il est important de préserver le tissu associatif. Or celui-ci traverse aujourd’hui une crise grave en raison de la quantité de normes à respecter, des rythmes scolaires qui déstabilisent les activités du mercredi matin, de la lourdeur de la tâche pour les présidents d’association, qui supportent toutes les responsabilités, et, surtout, en raison du manque de moyens.
Nos communes subissent de plein fouet la baisse des dotations. Les subventions qu’elles accordent à leurs associations, qui sont cruciales pour elles, sont donc réduites.
Comme l’année dernière, les crédits dédiés au secteur associatif dans ce projet de loi de finances ne sont définitivement pas à la hauteur.
Concernant le budget consacré au sport, alors que 2016 sera l’année des jeux Olympiques et Paralympiques à Rio et, surtout, l’année de l’Euro de football en France, les crédits stagnent. Au lieu de l’augmentation de 2, 7 % annoncée par le Gouvernement, le programme « Sport » enregistre, à périmètre constant, une baisse de 0, 2 %.
Je constate que, pour la quatrième année consécutive, les recettes affectées au Centre national pour le développement du sport sont en baisse, de 5, 7 millions d’euros. Cela marque le désengagement de l’État des territoires.
Dans votre projet de loi de finances, monsieur le ministre, les fédérations sont délaissées et les crédits qui leur sont attribués baissent de 8 %. Le budget de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance diminue, quant à lui, de 2, 2 millions d’euros. Ce budget est loin d’être à la hauteur des attentes du monde sportif, de ses licenciés et de ses nombreux pratiquants.
Certes, le sport de haut niveau est bien doté, avec le financement des primes des futurs médaillés, gage de sérieux et d’encouragement adressé à nos sportifs, et l’institution d’une couverture des accidents du travail et des maladies professionnelles. Toutefois, si l’on retranche ces mesures nouvelles – 5 millions d’euros pour les médailles olympiques, 1, 8 million d’euros pour la protection des sportifs de haut niveau –, on constate une baisse des crédits de 600 000 euros.
Je regrette aussi que vous ne compreniez pas l’importance de la promotion du sport. Les crédits qui lui sont consacrés restent, cette année encore, en diminution, après une baisse de près de 40 % l’an dernier. Or le sport est un facteur d’intégration sociale indéniable. Vecteur de valeurs tels le vivre ensemble, la loyauté, le respect, le contrôle de soi, le dépassement de soi, le sport ne doit pas être négligé. Nous devons comprendre ses atouts.
La promotion du sport pour tous exige de concentrer nos efforts sur les équipements de proximité, sur les publics éloignés du sport, les quartiers en difficulté ainsi que les zones rurales.