Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, je voudrais dépasser le simple cadre de la mission budgétaire que nous examinons, pour souligner le caractère éminemment transversal de la « priorité jeunesse » au travers de l’ensemble de nos politiques publiques.
Le Président de la République a inscrit les politiques de la jeunesse au premier rang des priorités du quinquennat. Force est de constater que cette volonté se traduit aujourd'hui dans les chiffres. Je veux souligner cette dynamique dont les ressorts font de la « priorité jeunesse » une politique nouvelle et ambitieuse depuis maintenant quatre ans pour privilégier le droit commun, favoriser l’autonomie des jeunes, lutter contre les inégalités et les discriminations, encourager la participation des jeunes au débat public et mettre en œuvre les « priorités jeunesse » dans les territoires.
Mes chers collègues, si les crédits que nous examinons permettent de mesurer cet engagement fort du Gouvernement, notamment en matière de service civique – les crédits destinés à l’Agence du service civique passent ainsi, dois-je le rappeler, de 148, 5 millions d’euros en 2015 à 301 millions d’euros en 2016, soit une augmentation de 103 % –, l’action transversale se mène aussi sur de nombreux fonds. Ainsi, si les crédits de la mission, en forte hausse, atteignent 621, 6 millions d’euros en crédits de paiement, l’ensemble des moyens dédiés à la jeunesse, tous ministères et toutes actions confondus, dépassent les 86 milliards d’euros en 2016, contre 84, 9 milliards d’euros en 2014. Il s’agit donc bien d’une politique prioritaire du Gouvernement.
De nombreux ministères agissent en direction des jeunes, mais rarement de manière coordonnée. C’est pourquoi un comité interministériel de la jeunesse permet chaque année de dépasser l’addition des politiques sectorielles en faveur de la jeunesse pour impulser une politique globale et transversale coordonnée au niveau interministériel, en lien avec le réseau des partenaires : collectivités territoriales, associations, caisses d’allocations familiales...
Vingt-quatre ministères sont engagés dans le plan d’action comportant des dizaines de mesures réparties en treize grands chantiers. Ces mesures ont pour ambition d’agir à la fois pour la santé, le logement, les conditions de vie, la place des jeunes dans la société et dans la vie politique. Ces dispositifs sont pluriels dans leur contenu et leur mode d’exécution, centralisés ou déconcentrés, purement étatiques ou inscrits dans un cadre conventionnel impliquant des organismes publics, parapublics, des collectivités territoriales ou des associations. Cette variété transparaît dans le nombre de programmes – quarante-quatre – et de missions – vingt et une.
La politique transversale en faveur de la jeunesse est évidemment liée aux autres politiques transversales comportant un volet « jeunesse », notamment les politiques concernant la ville, l’inclusion sociale, l’outre-mer, la prévention de la délinquance et la sécurité routière. Au travers de cette politique transversale en faveur de la jeunesse, il s’agit de mettre en œuvre les axes stratégiques majeurs : participer au développement personnel des jeunes, favoriser leur mobilité, donner la priorité à l’éducation, à l’orientation et à la formation, favoriser l’emploi et l’insertion professionnelle, lutter contre les inégalités dans le parcours vers l’autonomie et améliorer les conditions de vie.
Enfin, l’implication de l’échelon local est également primordiale. Certes, l’État est le garant de la cohérence des actions des différents ministères, mais il convient aussi de favoriser les échanges entre l’État et les acteurs des politiques locales de jeunesse – collectivités locales, organisations de jeunes, associations de jeunesse…
Aussi, sans l’ombre d’une hésitation, nous voterons ce budget.