Dans le climat actuel, chacun peut se rendre compte de l’importance de cet amendement : il vise simplement à exonérer les entreprises agricoles employant vingt salariés permanents en contrat à durée indéterminée de la part patronale des cotisations sociales.
Cette mesure a été adoptée en 2012, mais n’a jamais été appliquée. Son coût avait été estimé à l’époque à 200 millions d’euros. Face à la crise que connaît, en France, l’agriculture – en particulier les éleveurs –, il est urgent d’envoyer un signal fort à ce secteur. Un tel amendement ne pouvait donc prendre sa place que dans le projet de loi de finances.
Sans rappeler l’ensemble des menaces pesant sur le monde agricole, citons bien sûr l’embargo russe, qui a considérablement freiné nos exportations, mais aussi toutes les zoonoses auxquelles les agriculteurs sont confrontés : la fièvre catarrhale ovine, qui fait des ravages et empêche les agriculteurs de vendre leur bétail dans certains départements, ou encore, dernier exemple en date, la peste aviaire qui touche les élevages en Dordogne et dans le sud-ouest de la France et empêchera certains éleveurs de commercialiser leur production de foie gras à l’occasion des fêtes de Noël – une catastrophe économique.
Aussi, dans ce climat et compte tenu de la réflexion en cours au Sénat – avec la table ronde organisée au mois de juillet dernier sur l’initiative du président Larcher et la proposition de loi qui sera prochainement débattue par la Haute Assemblée –, l’examen du présent projet de loi de finances est l’occasion d’envoyer un signal fort au monde agricole, en adoptant cette exonération de charges sociales pour les employeurs agricoles employant jusqu’à vingt salariés, dans la limite d’une fois et demie le SMIC.