Je ne reviendrai pas sur les explications que mon collègue Jean-Paul Emorine vient d’apporter. Il l’a fort bien rappelé, la mise en œuvre des zones Natura 2000 ne s’est pas faite simplement. Les agriculteurs ont eu beaucoup de mal à les accepter. J’y ajouterai les forestiers et les chasseurs, qui, à l’origine, exprimaient eux aussi beaucoup de défiance à l’égard de cette politique européenne. Mais, grâce au dialogue, celle-ci a fini par entrer dans les mœurs.
En conséquence, cette exonération ne serait qu’un juste retour des choses : de nombreuses sujétions résultent du classement Natura 2000. Dans ces zones, un propriétaire ne peut pas jouir de son bien comme il l’entend.
En outre, je suis très heureux que nous nous retrouvions sur ce point avec M. Gattolin, membre du groupe écologiste. Par plus tard que la semaine dernière, j’ai auditionné, au sein du groupe d’études Chasse et pêche du Sénat, que je préside, des représentants des chasseurs de gibiers d’eau et de bécassines. Pour l’avenir, ils m’ont demandé de défendre une politique d’exonération du foncier non bâti dans les zones humides, qui, dans notre pays, disparaissent inexorablement. Nous le constaterons en débattant du projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, ces espaces constituent une richesse nationale qu’il convient de préserver.
Malheureusement, et depuis des années, chasseurs et écologistes se battent au sujet de quelques espèces, que l’on refuserait de chasser par sensiblerie, ou bien pour décaler parfois de quelques jours des dates d’ouverture de la chasse.
Qu’écologistes et chasseurs se retrouvent aujourd’hui autour d’un tel amendement pour préserver les zones humides et protéger la biodiversité en France, c’est un signe très fort !