Intervention de Stéphane Le Foll

Réunion du 9 décembre 2015 à 14h30
Compétitivité de l'agriculture et de la filière agroalimentaire — Articles additionnels avant l'article 1er

Stéphane Le Foll, ministre :

En ce qui concerne les mécanismes permettant de retirer des productions du marché, il est vrai que les niveaux de prix d’intervention sont extrêmement bas pour la viande et le lait – 220 euros la tonne, par exemple, pour le lait. Concernant la viande bovine, les prix d’intervention n’ont pas été revalorisés depuis vingt ans !

Je me suis battu sur ces deux dossiers. J’avais, contre moi, la Commission européenne, qui considère que le système d’intervention a conduit, il y a une vingtaine d’années, à des montagnes de poudre de lait et de beurre et à des réfrigérateurs remplis de viande. Elle vit encore avec cette hantise !

Lors des dernières discussions au conseil de l’Union européenne pour trouver des réponses à la crise du lait, nous avons bien obtenu 500 millions d’euros, mais la Commission a refusé d’avancer sur le prix d’intervention. J’aurais préféré une enveloppe financière moins importante, et que l’on relève le prix d’intervention. Nous avions même trouvé un accord à plusieurs pays, dont l’Espagne, l’Italie et Irlande, pour que le dispositif soit limité dans le temps. Nous voulions un système permettant de relever le prix d’intervention s’il est trop bas au moment d’une crise.

Aujourd’hui encore, au sein de la Commission européenne, certains pensent que tout système d’intervention est l’amorce d’un stockage et de la création de montagnes de beurre et de poudre de lait ! De ce fait, je n’ai pas pu obtenir la revalorisation du prix d’intervention.

Mais, je vous le dis, sur ces questions, les discussions se poursuivront. Parfois, des situations de bon sens peuvent s’imposer.

Aujourd’hui, le système de l’intervention est ce qui aurait coûté le moins cher au budget européen. Je l’ai indiqué, nous avons obtenu 500 millions d’euros de recettes exceptionnelles. Mais sinon, qu’est-ce qui se serait passé ? Qu’aurait pu mettre la Commission sur la table pour venir en aide à l’élevage ? Pas grand-chose, je peux vous le dire !

Je l’ai dit d’ailleurs à la Commission : il faudra, un jour ou l’autre, revenir sur ces questions, en vue de mettre plus de régulation. J’en suis d’accord avec vous, monsieur Le Scouarnec, mais le débat doit se situer à l’échelle européenne. C’est la raison pour laquelle je vous demanderai de bien vouloir retirer votre amendement.

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