Intervention de Bruno Sido

Réunion du 9 décembre 2015 à 21h00
Compétitivité de l'agriculture et de la filière agroalimentaire — Article 2

Photo de Bruno SidoBruno Sido :

Dans certaines filières, on pourrait effectivement s’entendre sur un prix indicatif. C’est ce qui s’est passé pour le porc. Comme le prix est indicatif, Bruxelles ne peut rien dire.

Monsieur le ministre, comment peut-on travailler quand les cours de certains produits varient du simple au double ? Par exemple, ceux du blé ont pu fluctuer de 90 euros la tonne à 200 euros la tonne ! Quel est l’industriel ou le commerçant qui pourrait travailler normalement dans de telles conditions ? En plus, il y a d’autres aléas : le blé peut germer ; il peut être touché par la grêle, même si cet aléa est couvert par les assurances, etc.

Notre collègue soulève donc un vrai problème. Je sais bien que nous ne pourrons pas le régler ainsi, au détour d’un article de loi ; en plus, comme l’a souligné M. le rapporteur, ce serait contraire au droit européen.

Mais nous pourrions avoir des conférences annuelles pour envisager des prix indicatifs, qui permettraient aux acteurs concernés de travailler normalement.

Aider à l’installation des jeunes agriculteurs est une noble mission que les anciens doivent remplir. Mais comment des jeunes agriculteurs peuvent-ils s’installer quand les cours varient du simple au double ? C’est impossible ! L’obligation de souscrire à une assurance récolte, une mesure que nous examinerons tout à l’heure, ne réglera rien du tout, compte tenu des variations actuelles des cours.

Ainsi que cela a été évoqué tout à l’heure, voilà vingt ou trente ans, le système était très protecteur ; le droit européen nous autorisait à prendre les mesures adaptées. Aujourd'hui, ce n’est plus le cas. Pour autant, dans toutes les filières, les agriculteurs sont sur la corde raide.

En plus, avec les cours internationaux, il suffit que l’euro remonte par rapport au dollar – nous le voyons en ce moment à propos des céréales ! – pour que nos agriculteurs subissent du jour au lendemain une baisse de 5 % ou 10 % de leurs revenus !

Certes, j’ai bien conscience que nous ne réglerons pas le problème ce soir. Mais, à l’instar de mon collègue Michel Le Scouarnec, je pense qu’il mérite tout de même d’être soulevé !

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