En effet, nous avons tous pu constater que M. le ministre était plutôt coopératif et qu’il acceptait de considérer comme intéressante l’initiative du Sénat. Par conséquent, les discours, peut-être préparés antérieurement, des orateurs de l’opposition étaient décalés par rapport à la position ainsi affichée.
Certains de leurs propos étaient quelque peu agressifs. À l’instant, un représentant du groupe socialiste affirmait que cette proposition de loi n’allait pas assez loin et ne répondait pas aux questions qui importent. Mais alors, mes chers collègues, que n’avez-vous déposé des amendements ? Puisqu’un véhicule vous était offert, c’était l’occasion de faire part de vos propositions. Or nous ne vous avons pas entendus!
Par ailleurs, M. Cabanel a insinué que, à travers nos discours, nous menions une offensive contre les dispositions que le ministre avait fait adopter l’année dernière dans le cadre de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt. Or vous ne trouverez pas dans ce débat une seule phrase, prononcée par un membre de la majorité sénatoriale ou par un représentant de la commission, qui conteste l’opportunité, l’utilité et la pertinence des dispositions de la loi précitée. Nous avons voulu éviter toute polémique parce que l’enjeu est important : c’est l’avenir de l’élevage, c’est l’avenir de l’agriculture !
En définitive, je pressens qu’une très large majorité de la Haute Assemblée se prononcera en faveur de ce texte et qu’une autre partie s’abstiendra. Cette issue nous convient : elle montre à l’évidence que, face à la crise de l’élevage, il s’opère une réunion des esprits de ceux qui travaillent sur ces sujets. Nos différences d’opinions, si elles s’affichent d’une façon nuancée, ne sont en tout cas pas brutales, ce dont, mes chers collègues, je vous félicite.