Oui, mais des élections sont prévues dans dix-huit mois. La date précise n'est pas encore fixée.
Notre idée est de ne combattre que les groupes terroristes. Des régions entières de Syrie seront apaisées. Certains réfugiés vont sans doute revenir. L'opposition syrienne étant hétéroclite, il est très difficile de travailler dans ces conditions. Néanmoins, notre volonté est de faire en sorte que la liste de la délégation de l'opposition soit la plus large et la plus représentative possible. C'est ce sur quoi nous travaillons.
Moscou a organisé deux rencontres de l'opposition syrienne pour essayer de progresser sur cette voie.
La solution, dans ces conditions, ne peut venir que des seules élections. On ne peut nommer un nouveau président : c'est au peuple d'en décider. Auparavant - c'est prévu dans le document de Vienne - il faudrait une réforme constitutionnelle pour préparer une nouvelle Constitution. Ce n'est pas dit dans les documents de Vienne, mais je pense personnellement que, dans l'état actuel de très grande dispersion des forces politiques en Syrie, on pourrait instaurer durant une certaine période un régime parlementaire, sans donner tous les pouvoirs à un président qui sera sans doute contesté, que ce soit Bachar al-Assad ou un autre. Il y a trop d'opposants avec des ambitions différentes.
La solution qui veut que ce soit le Parlement qui ait le pouvoir et le président un rôle moins important qu'en France sera peut-être une solution transitoire.
Un autre modèle est celui du Liban, où il existe des quotas. La Syrie est en effet un État multiconfessionnel. On pourrait envisager une négociation entre les diplomates et les experts en droit constitutionnel pour définir une nouvelle Constitution. Il faudrait bien sûr que les élections soient organisées sous le contrôle de la communauté internationale, et que toutes les forces de l'opposition puissent participer à ces élections. Nous n'avons aucun autre objectif.
Si la Russie se bat en Syrie et que nous bombardons Daech, c'est parce que nous ne voulons pas que ses combattants viennent chez nous. C'est la même logique que celle du président Hollande.
Parmi les forces de Daech, plus de 2 000 combattants sont des ressortissants russes. Ce sont plutôt des gens du Caucase : un certain nombre de Tchétchènes se battent aux côtés de Daech. Le président Poutine a dit de façon claire qu'il valait mieux les battre ici que chez nous ! C'est la raison principale de l'intervention militaire des Russes en Syrie.
Vous avez parlé d'une deuxième base aérienne. C'est une possibilité ; à ma connaissance, elle n'est pas encore opérationnelle. Nous voulons renforcer notre présence militaire en Syrie, renforcer l'appui des troupes au sol pour en finir le plus tôt possible avec Daech. Nous ne sommes pas là pour rester des années. Notre intérêt est de partir le plus vite possible. Nous sommes en Syrie sur l'invitation de son gouvernement. Quand la Syrie n'aura plus besoin de nous, nous partirons le coeur léger. Il n'est pas de notre intérêt de rester là-bas éternellement.