Le droit français ne dispose pas aujourd'hui d’instruments juridiques permettant de restaurer un habitat dégradé d’une espèce faisant l’objet d’une protection stricte. Les arrêtés de protection de biotope, par exemple, prévoient uniquement des interdictions de faire et ne contiennent aucune injonction à réparer.
M. le rapporteur précise dans son rapport que l’une des premières espèces à bénéficier des nouvelles zones prioritaires pour la biodiversité pourrait être le grand hamster d’Alsace, qui s’est rendu célèbre… Alors qu’il avait été détecté dans 329 communes alsaciennes par le passé, il a été vu dans seulement 14 en 2013. Sa population est estimée à environ 500 individus, et on se demande même si l’espèce n’a pas déjà complètement disparu.
Cela étant, comme l’indiquait Mme Bonnefoy, cet amendement n’est pas un amendement « hamster d’Alsace ». Certes, cette petite bête – un peu grosse, d’ailleurs, pour un hamster – est une espèce-parapluie : si elle se porte mal, on sait alors que de nombreuses espèces voisines voient également leur existence dégradée ; mais elle sert aussi de bouc émissaire. Ainsi, toutes les personnes hostiles à ce rongeur se braquent-elles contre un amendement comme celui-ci, alors même qu’il s’agit d’un amendement de bon sens, rendant possible une réparation.