J’ai demandé une prise de parole sur l’article puisque nous allons commencer l’examen des amendements qui fâchent, pour les chasseurs, je l’ai dit dans mon propos en discussion générale.
J’ai été sensible au geste qu’ont fait tout à l’heure Mme Blandin et Mme Didier, en retirant cet amendement sur la cruauté animale pour les espèces sauvages.
Néanmoins, pour continuer ce débat apaisé, et je m’adresse à notre collègue Joël Labbé, je dirai que ce n’est pas en organisant une consultation sur un site internet dite « citoyenne » auprès d’une association très fortement orientée contre la chasse qu’on y parviendra.
Nous avons analysé cette consultation, qui portait essentiellement sur la chasse à la glu. Elle était retransmise en direct sur le site internet du Sénat. Il y a eu des commentaires désobligeants hier. Je précise au passage que les chasseurs ramassent leurs cartouches – ils les font même recycler –, et que nous ne déposons pas de bouteilles dans nos voitures ! Allez sur le site : vous verrez les commentaires qui ont été faits.
Cette association a préparé la consultation depuis longtemps, en motivant, par les réseaux sociaux, les « anti », alors que ceux qui auraient été susceptibles de dire « oui » à la chasse à la glu ont été informés au dernier moment. Nous avons testé l’inscription : il était extrêmement difficile de voter ; le site était en permanence bloqué ; les argumentations étaient très difficiles à exprimer.
En définitive, comme les chasseurs n’ont été avertis que très tardivement, ils n’ont pas pu participer à cette consultation.
Néanmoins, le résultat de la consultation est intéressant : 2 269 personnes se sont exprimées contre la chasse à la glu, tandis que 732 personnes se sont exprimées en sa faveur. Dans les conditions que je viens de décrire, c’est déjà très peu significatif.
En revanche, quand on s’intéresse aux argumentations, on observe qu’il y a 61 argumentations d’ordre général parmi les adversaires de la chasse à la glu, alors que l’on dénombre 136 argumentations extrêmement motivées et techniques chez les défenseurs de la chasse. Cela montre bien la limite d’une telle consultation.
Dans le cadre de ce que nous avons souhaité, d’un débat apaisé, ce n’était pas la meilleure solution, d’autant que, monsieur Labbé, si vous me donniez le temps d’organiser une consultation identique auprès des chasseurs dans les mêmes conditions, je vous garantis un résultat inverse dans des proportions multipliées par quatre !