Je remercie M. Dantec de sa leçon de morale philosophico-démographique. Je n’ai pas du tout la même approche que lui sur la pyramide des âges. J’espère que les jeunes chasseurs qui suivent nos débats et qui sont très actifs en matière de protection des territoires apprécieront vos propos, mon cher collègue.
En ce qui concerne votre invitation, pourquoi pas ? Mais je vous suggère surtout de demander aux gens qui chassent à la glu dans le sud-est de participer à une chasse à la glu. Vous affirmez que des passereaux ou même des grives que les chasseurs ne veulent pas conserver sont relâchés avec des rémiges cassées et ne s’en sortent pas. C’est faux ! Vous pourrez alors le constater. Les chasseurs ont des techniques de désengluage extrêmement précises et peuvent relâcher les oiseaux sans dommages. Il y a peut-être parfois de la casse, mais de manière extrêmement marginale.
Comme vous le savez, la pratique de cette chasse est très encadrée. Tout d’abord, elle n’est autorisée qu’à certaines périodes de l’année. Ensuite, les chasseurs doivent être présents dans des huttes et remplir des carnets des prélèvements, qu’ils doivent ensuite restituer à la préfecture. Ils ne conservent qu’un certain nombre d’oiseaux vivants afin de servir d’appelants, c’est vrai, pour chasser au fusil, car ces zones méridionales du sud-est comptant beaucoup d’épineux et de grives, la chasse à l’appelant y est passionnante pour ceux qui la pratiquent.
Je vous invite donc à vous rendre sur place. Les chasseurs ont en plus la réputation d’avoir le sens de l’accueil. Si j’en ai le temps, je vous accompagnerai et nous pourrons alors discuter.
Alors que vous êtes contre la chasse à la glu, au motif qu’elle ne serait pas sélective – c’est faux ! –, qu’elle stresserait les animaux et qu’elle provoquerait des dégâts, vous admettez parfaitement que les stations ornithologiques capturent des oiseaux la nuit avec des filets en période de migration afin de les baguer et de suivre leurs itinéraires. Je peux vous dire que la casse des ailes et des rémiges dans les filets utilisés pour capturer ces oiseaux en migration peut être largement comparée aux dégâts marginaux occasionnés par la chasse à la glu.
Quand il s’agit d’effectuer des études scientifiques – pour ma part, je les approuve aussi, j’y ai participé –, ça va. En revanche, quand c’est pour permettre à des gens d’exercer une passion et de la transmettre aux jeunes – ne vous en déplaise ! –, ça ne va plus, parce que nous sommes des affreux barbares.
Bien entendu, je ne peux pas soutenir un tel amendement.