Intervention de François Commeinhes

Réunion du 26 janvier 2016 à 9h30
Questions orales — Lutte contre la prolifération du moustique tigre

Photo de François CommeinhesFrançois Commeinhes :

Monsieur le secrétaire d’État, permettez-moi d’appeler votre attention sur les dispositifs mis en œuvre face au moustique tigre, nuisible et vecteur potentiel de maladies virales comme le chikungunya ou la dengue. Le dispositif de lutte anti-vectorielle, communément appelé LAV, a été mis en place en 2004 dans les Alpes-Maritimes. Néanmoins, la prolifération récemment constatée de ce moustique démontre qu’il faut aller au-delà.

Pour prendre l’exemple du littoral héraultais, entouré d’étangs et géographiquement propice à l’invasion de moustiques, le traitement doit être ambitieux. À l’Est, la Camargue est un vivier naturel de l’insecte où aucun traitement n’est possible. Les scientifiques pointent en outre la multiplication des événements extrêmes, dus au réchauffement climatique. Les conséquences sanitaires peuvent aussi être très grandes.

Fait aggravant, l’arsenal de lutte se réduit comme peau de chagrin, normes européennes obligent, ce qui inquiète jusqu’aux spécialistes de la démoustication. Cette situation renvoie les élus et les professionnels du tourisme cinquante ans en arrière, quand il a fallu engager une démoustication de masse pour jeter les bases de l’industrie touristique. Outre la nuisance, il faut désormais prendre en compte cette prolifération comme vecteur de maladies handicapantes et parfois mortelles.

Pourtant, sur dix produits efficaces, on ne peut en utiliser que deux, à la suite d’une directive européenne de 1988 : le bacillus thuringiensis israelensis, ou BTI, et la deltaméthrine. Le premier, curatif, n’agit que sur les larves quand le milieu n’est pas complexe : ni végétation ni obstacles. Le second ne peut s’utiliser qu’en milieu urbain et contre les adultes.

Ainsi, au regard de ces éléments, après avoir déjà saisi l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques de cette question capitale, je souhaite connaître les intentions du Gouvernement sur le traitement envisageable de cette prolifération. J’appelle en outre à la tenue au plus tôt d’une concertation large, sur le terrain, entre les services de l’État, les élus, les chercheurs, et les acteurs privés et publics touchés, pour aboutir à une solution partagée par tous.

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