Intervention de Philippe Madrelle

Réunion du 26 janvier 2016 à 9h30
Questions orales — Fonctionnement de la centrale nucléaire du blayais

Photo de Philippe MadrellePhilippe Madrelle :

Monsieur le secrétaire d'État, si nous reconnaissons les efforts conjugués de l’État et du Parlement pour garantir les conditions optimales de sécurité de nos centrales nucléaires, une suite d’incidents survenus récemment au sein de la centrale nucléaire du Blayais en Gironde m’oblige à vous interpeller sur les causes de tels dysfonctionnements.

Depuis juin 2014, deux tranches étaient à l’arrêt et, en septembre dernier, l’Autorité de sûreté nucléaire, l’ASN, a donné son accord pour le redémarrage du réacteur nucléaire n° 3. Trois des quatre réacteurs du Blayais sont donc désormais raccordés au réseau ; l’unité de production n° 4, mise à l’arrêt en octobre dernier à la suite d’un incident au niveau de l’alternateur, a été reconnectée au début du mois de novembre dernier.

Lors des incidents survenus en juin dernier, la réglementation a été scrupuleusement respectée : les personnels ont été évacués et ont subi les examens médicaux d’anthropogammamétrie. Les deux séries d’incidents sont survenues dans le même bâtiment, là où est installé le chantier de construction des trois nouveaux générateurs de vapeur. Selon EDF, un défaut d’étanchéité serait à l’origine de dispersions de radioéléments.

Monsieur le secrétaire d'État, êtes-vous en mesure de nous confirmer l’exactitude de cette affirmation ?

Vous le savez, un nouveau plan particulier d’intervention, ou PPI, de la centrale nucléaire du Blayais vient d’être édité sous l’égide de la préfecture de la Gironde. Ce plan a fait l’objet d’une consultation publique dans les dix-neuf communes concernées – regroupant 25 000 habitants –, situées dans un périmètre de dix kilomètres autour de la centrale.

Inspiré directement des conséquences de l’accident de la centrale de Fukushima, ce texte, qui définit toutes les mesures d’organisation et de gestion de crise en cas d’accident radiologique, suscite des interrogations, car il ne prévoit pas d’extension à 80 kilomètres du rayon du PPI, comme le recommande pourtant la commission locale d’information nucléaire. Un plan national de gestion des événements radiologiques est en cours d’élaboration. Pouvez-vous, monsieur le secrétaire d'État, nous apporter des éléments d’information quant à son contenu ? Ne pensez-vous pas que cette notion de périmètre pourrait être repensée au niveau européen, afin de prévoir son élargissement à 80, 90, voire 100 kilomètres ?

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