Intervention de Jean-Étienne Antoinette

Réunion du 29 mai 2010 à 15h00
Modernisation de l'agriculture et de la pêche — Article 24

Photo de Jean-Étienne AntoinetteJean-Étienne Antoinette :

La Guyane est le seul département d’outre-mer à ne pas disposer d’un centre permanent de formation aux métiers maritimes, portuaires et fluviaux.

Nos jeunes en formation initiale et nos professionnels en formation continue ont l’obligation de se déplacer hors du département pour trouver les formations leur permettant de choisir les métiers maritimes et d’y évoluer. La tenue de cessions de formations ponctuelles ne suffit pas au renforcement des compétences permettant de structurer ce secteur dans le département.

Améliorer l’organisation et la gouvernance de la pêche, cela passe aussi par la promotion des vocations et des formations des hommes, ce dont la Guyane manque cruellement.

Ce manque doit être pallié et ce projet de loi, s’il porte bien son nom, doit y contribuer pleinement.

Dans une région maritime où un habitant sur deux a moins de vingt-cinq ans, il est fondamental de miser sur des métiers d’avenir, en correspondance avec la situation géographique de la Guyane et le formidable potentiel du secteur maritime, à travers ses différentes filières professionnelles.

Par exemple, le secteur fluvial est faiblement développé au niveau national, au moment même où l’Union européenne recommande le développement du transport sur les voies intérieures pour désengorger les grands axes routiers et améliorer le bilan carbone du transport de marchandises.

Or, en Guyane, le fluvial constitue déjà un secteur d’activité qu’il faudrait valoriser, tant pour la pêche que pour le transport et les autres activités qui peuvent s’y développer, en créant de nouveaux emplois.

La pêche maritime, quant à elle, est faiblement structurée localement. Ce sont les bateaux vénézuéliens qui pêchent le vivaneau ! La pêche guyanaise ne fournit que 20 % de la consommation locale. La marge de progrès est donc considérable.

C’est pourquoi il paraît urgent et prioritaire qu’un établissement de formation aux métiers de la mer et du fleuve soit créé en Guyane. Il devrait pouvoir assurer un large panel de formations, selon des méthodes modernes d’enseignement – comme le e-learning, la formation en alternance, les contrats d’apprentissage ou la validation des acquis et de l’expérience –, tant sur les métiers maritimes – pêche, commerce, nautisme – qu’en ce qui concerne la particularité de la navigation fluviale – piroguiers, guides fluviaux.

L’établissement guyanais de formation aux métiers de la mer et du fleuve formera des navigants qui pourront travailler sur les fleuves de Guyane, formidable desserte de l’intérieur du département, comme dans les autres régions fluviales françaises ou européennes.

La mutualisation de ces formations avec celles des métiers maritimes et de la pêche en particulier, par des troncs communs de formation, permettra d’améliorer de façon globale l’offre de formation et d’encourager les passerelles professionnelles entre ces métiers, tout en maîtrisant les coûts de fonctionnement de l’établissement.

La création de l’établissement guyanais de formation aux métiers de la mer et du fleuve doit être inscrite comme une priorité dans cette loi.

Il est temps que la Guyane bénéficie des mêmes chances de modernisation que les autres régions dans ce secteur, en promouvant les métiers d’avenir du maritime, du portuaire et du fluvial.

Chers collègues, je vous demande de bien vouloir voter cet amendement.

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