Intervention de Harlem Désir

Réunion du 17 février 2016 à 14h30
Débat préalable à la réunion du conseil européen des 18 et 19 février 2016 — Débat interactif et spontané

Harlem Désir, secrétaire d’État :

Je veux exprimer, au nom du Gouvernement, la solidarité de la France à l’égard de la Turquie et de la population d’Ankara, qui viennent, comme vous l’avez signalé, monsieur Leconte, d’être frappées par un terrible attentat terroriste.

La Turquie est aujourd’hui le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés de la guerre syrienne. Le plan d’action négocié en novembre dernier entre la Turquie et l’Union européenne vise, entre autres objectifs, à soutenir ce pays dans l’accueil des réfugiés. Dans ce cadre, un fonds de 3 milliards d’euros a été mis à la disposition de la Turquie pour faciliter l’accueil des réfugiés. Nous avons demandé à la Turquie de faire en sorte que les réfugiés syriens présents sur son sol, et qui devront probablement y rester un certain temps vu que la crise syrienne n’est pas résolue, puissent travailler et leurs enfants être scolarisés ; c’est aussi à cela que doit servir le plan d’aide.

En contrepartie, la Turquie a demandé que son partenariat avec l’Union européenne soit davantage reconnu, que de nouveaux chapitres des négociations d’adhésion soient ouverts – ce qui, je le rappelle, ne préjuge pas de l’issue du processus –, qu’une discussion entamée voilà très longtemps en vue de la libéralisation des visas puisse progresser, même si des critères que j’ai mentionnés tout à l’heure doivent être appliqués, et que nous la soutenions dans sa lutte contre les filières de l’immigration illégale ; c’est dans ce cadre que, comme je l’ai annoncé tout à l’heure, l’OTAN contribuera à identifier les bateaux de passeurs se trouvant dans les eaux territoriales turques.

Oui, nous devons avoir du respect pour l’effort accompli par la Turquie en matière d’accueil des réfugiés ; en même temps, il faut que ce pays respecte les engagements qu’il a pris vis-à-vis de l’Union européenne, parce que c’est le seul moyen de répondre à la crise actuelle et de ne pas alimenter les filières de traite d’êtres humains.

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