Madame Gruny, les accords du Touquet ont fait l’objet de réaménagements au fur et à mesure que la situation à Calais devenait plus difficile. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a rencontré à plusieurs reprises son homologue, Mme Theresa May, pour que le Royaume-Uni assure une part plus importante de la sécurisation du tunnel ainsi que du port de Calais, et que des personnels britanniques puissent être sur place à Calais, dans la mesure où c’est dans cette ville qu’a lieu le contrôle britannique aux frontières. Lors d’une visite avec le Premier ministre et le ministre de l’intérieur, j’ai moi-même pu voir le travail accompli par ces agents britanniques. Le Royaume-Uni contribue donc à la fois sur le plan financier et sur le plan humain à sécuriser la situation à Calais.
Remettre en cause des accords qui ont été longuement négociés et qui, même s’ils ont été sans doute insatisfaisants dans leur première version, ont été améliorés au cours des derniers mois ne serait pas une bonne réponse. Nous ne pouvons pas déclarer que nous allons laisser les migrants passer dans le tunnel, ou les laisser risquer leur vie en montant sur des trains ou sur des camions, en sachant qu’ils ne seront de toute façon pas accueillis en Grande-Bretagne.
Nous faisons en sorte qu’un traitement différent soit proposé aux réfugiés ou aux migrants se trouvant à Calais. S’ils peuvent relever du droit d’asile, ils doivent faire leur demande d’asile en France. C’est ce que l’OFPRA a mis en œuvre et c’est ce qui permet à un certain nombre de ces réfugiés de se rendre ensuite dans d’autres régions françaises où sont traitées leurs demandes d’asile.
Ceux qui n’ont pas le droit de rester en France doivent en revanche faire l’objet de reconduites à la frontière. Seulement, pour cela, il faut qu’existent des accords de réadmission avec leur pays d’origine et, en tout état de cause, cela ne peut se faire qu’en maintenant notre partenariat avec la Grande-Bretagne.